Le ralentissement de la hausse des prix en juillet (après +3,3% en juin) est notamment dû à la comparaison avec une inflation déjà sur la pente ascendante dans le pays un an plus tôt (+2,4%), ainsi qu'à la baisse des prix de l'énergie.

En excluant également l'énergie, l'inflation au Japon a ainsi atteint le mois dernier 4,3%, un niveau là aussi conforme aux attentes (après 4,2% en juin).

La hausse des prix à la consommation a notamment été sensible en juillet dans le secteur des aliments transformés, et particulièrement ressentie dans les services, incluant les factures de téléphonie mobile ou la restauration. La hausse des prix des nuitées d'hôtel, liée à la reprise de la demande touristique, a également été un facteur important.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

"L'indice de base des prix à la consommation au Japon s'est apaisé en juillet, mais sous la surface, la demande plus forte pour les services dans le domaine des loisirs commence à soutenir l'inflation. Cela devrait inciter la Banque du Japon à rester attentive aux hausses de prix", a commenté Taro Kimura de Bloomberg Economics.

La baisse du yen, qui évolue actuellement à son plus bas niveau par rapport au dollar depuis neuf mois face aux importantes différences de politiques monétaires au Japon et ailleurs, devrait par ailleurs continuer à jouer sur l'inflation en renchérissant les importations.

La monnaie japonaise risque de continuer à être sous pression alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) n'exclut pas de nouveaux resserrements monétaires, tandis que la Banque du Japon (BoJ) reste timide dans ses ajustements malgré la montée des prix.

Fin juillet, la BoJ a relevé ses prévisions d'inflation pour le pays, tablant dorénavant sur une inflation de 2,5% hors produits frais pour l'exercice 2023/24 démarré le 1er avril, contre 1,8% précédemment.

L'inflation avait atteint 3% en 2022/23, du jamais vu dans le pays depuis 1981.

Faisant un (petit) pas supplémentaire vers une normalisation de sa politique monétaire ultra-accommodante, la BoJ a décidé de rendre "plus flexible" son contrôle de la courbe des rendements obligataires japonais à dix ans, mais a maintenu inchangé le taux négatif (-0,1%) qu'elle applique depuis 2016 sur les dépôts des banques auprès d'elle.

L'institution continue ainsi de penser que son objectif d'une inflation stable à 2% "n'est pas encore en vue" et a souligné fin juillet que des "incertitudes extrêmement élevées" entourent l'évolution future de l'activité économique et des prix au Japon.

Au-delà de l'exercice en cours, elle prédit une inflation qui va s'apaiser à 1,9% en 2024/25 et à 1,6% en 2025/26.