Les prêts au secteur privé, ajustés de certaines opérations strictement financières, ont progressé de 1,6% sur un an, soit le plus bas score depuis juin 2016 et en poursuivant un ralentissement entamé en octobre 2022.
Le relèvement des taux opéré depuis juillet 2022 conduit à tarir les flux de crédit aux entreprises et aux ménages.
La BCE y voit la preuve que ses décisions de politique monétaire produisent leur effet en vue de calmer l'inflation. L'agrégat est en recul mais il atteignait encore 5,3% en juillet en zone euro.
Les taux d'intérêt devront donc être fixés «à un niveau suffisamment restrictif aussi longtemps que nécessaire» pour ramener l'inflation à la cible de 2%, a martelé vendredi la présidente de la BCE Christine Lagarde lors du forum de la Fed américaine à Jackson Hole, dans le Wyoming.
L'institution a augmenté ses taux neuf fois de suite depuis juillet de l'an dernier, portant à 3,75% le taux sur les dépôts excédentaires des banques, qui fait référence.
Fin juillet, la BCE a toutefois ouvert la porte à une possible pause dans les mois à venir, ce qui dépendra des données économiques disponibles.
Les dernières statistiques sur le crédit pourraient peser dans le sens d'une pause dans la hausse des taux, alors que la BCE va se réunir de nouveau à la mi-septembre.
Dans le détail, les prêts accordés aux entreprises ont de nouveau ralenti leur progression en juillet, à 2,2% sur un an, soit le plus bas niveau observé depuis deux ans, sur fond de demande en berne.
La croissance des crédits accordés aux ménages s'est aussi tassée, à 1,3%, au plus bas depuis novembre 2016. Le crédit logement en particulier est proche de stagner (+0,8%).