Ces chiffres «correspondent au rythme de création d'emplois d'avant la pandémie», a précisé Nela Richardson, cheffe économiste d'ADP, citée dans le communiqué.
«Après deux années de créations exceptionnellement élevées liés à la reprise, nous évoluons vers une croissance plus durable des salaires et de l'emploi», a-t-elle ajouté.
Les analystes tablaient sur un ralentissement en août, mais moins fort, et voyaient les créations tomber à 195'000, selon le consensus de Briefing.com.
Les chiffres de juillet ont cependant été révisés en hausse, avec 371'000 créations d'emplois privés contre 324'000 initialement annoncées.
Autre signe que le marché du travail est moins tendu, la hausse des salaires a ralenti en août, selon les données d'ADP et Stanford Lab. Elle s'est établi à 5,9% sur un an pour les salariés qui ont conservé leur emploi, ce qui est la plus faible croissance depuis octobre 2021, et à 9,5% pour ceux qui ont changé d'emploi.
Pour la première fois, l'ensemble du pays a connu un ralentissement de la croissance des salaires, a détaillé le rapport.
Le pays connaît depuis deux ans une importante pénurie de main d'oeuvre, qui a conduit à une forte hausse des salaires, contribuant à alimenter l'inflation.
Faire ralentir cette hausse des prix pourrait exiger «une détente des conditions du marché de l'emploi», a récemment déclaré le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell.
Ainsi, le rythme des créations d'emplois «devrait continuer à se modérer à mesure que les effets décalés et cumulatifs de la politique monétaire restrictive se propagent plus largement à l'ensemble de l'économie», a commenté dans une note Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics.
Les chiffres de l'emploi privé sont publiés deux jours avant les chiffres officiels de l'emploi aux Etats-Unis. Les créations d'emplois tous secteurs confondus, sont attendus à 175.000, en baisse par rapport aux 187.000 de juillet, et le taux de chômage devrait rester à ses plus bas niveaux depuis 50 ans, mais légèrement grimper, à 3,6% contre 3,5%.
Le marché de l'emploi avait surpris par sa vigueur en juillet, mais des signes de ralentissement émergent.
Ainsi, le nombre de postes vacants aux Etats-Unis à la fin du mois dernier a atteint son plus bas niveau depuis mars 2021, selon les données publiées mardi par le département du Travail dans son rapport JOLTS. Seuls 8,8 millions de postes étaient vacants au 31 juillet, contre 9,2 millions fin juin.
Les démissions continuent elles à diminuer, et le pays en a enregistré 3,5 millions en juillet, loin du record historique de 4,5 millions en novembre 2021, selon ce même rapport.
«Le taux de démissions est revenu à son niveau pré-Covid, tendant à montrer un ralentissement durable de la hausse des salaires», a commenté Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macroeconomics.