Le président russe Vladimir Poutine a quant à lui assuré, au cours d'une rencontre avec des adolescents à l'occasion de la rentrée des classes, que la Russie était «invincible», après l'invasion qu'elle a déclenchée il y a plus d'un an et demi chez son voisin.
Si les enfants ont repris, tant en Ukraine qu'en Russie, le chemin de l'école malgré la guerre, à Kiev, la capitale ukrainienne, la journée a été marquée par des alertes à la bombe dans des établissements scolaires.
Les attaques de drones attribuées à l'Ukraine et prenant pour cible tant Moscou que d'autres villes russes sont devenues quasi quotidiennes depuis plusieurs mois, tandis que les forces russes poursuivent leurs bombardements massifs des cités ukrainiennes.
Dans la nuit de mardi à mercredi, des drones ukrainiens avaient visé l'aéroport de Pskov, une ville russe située à proximité de la frontière de l'Estonie, de la Lettonie et du Bélarus, à près de 700 kilomètres de l'Ukraine.
«Les drones utilisés pour attaquer la base aérienne de Kresty à Pskov on été lancés de l'intérieur de la Russie», a assuré le chef du renseignement militaire Kyrylo Boudanov sur Telegram, mettant à nouveau le lien vers un article de la publication The War Zone à laquelle il a accordé un entretien.
C'est la première fois que Kiev reconnaît opérer à l'intérieur du territoire russe, où se sont produits non seulement de multiples frappes de drones mais aussi des actes de sabotage présumés, en plus d'incursions armées.
«Nous opérons à partir du territoire de la Russie», a insisté M. Boudanov auprès de The War Zone.
Le Kremlin a pour sa part refusé de commenter cette revendication.
«Avancées notables»
Selon M. Boudanov, deux avions militaires russes ont été détruits et deux gravement endommagés dans l'attaque de Pskov. The War Zone a publié des images satellitaires montrant des appareils calcinés.
Les propos de M. Boudanov interviennent à un moment où les conjectures vont bon train sur la manière dont l'Ukraine multiplie les attaques de drones en Russie.
Jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était félicité que son pays ait atteint une cible à 700 kilomètres de distance, sans pour autant évoquer de cas spécifiques comme celui de Pskov.
L'Ukraine cherche à porter le combat chez son voisin, au moment où elle est engagée dans une très difficile contre-offensive pour libérer les zones occupées de l'est et du sud de son territoire. Les avancées ont jusqu'ici été limitées, mais Kiev a dit cette semaine espérer une percée prochaine sur le front méridional, à la suite de la libération de la localité de Robotyne.
Les Etats-Unis, le principal soutien militaire et financier de l'Ukraine, se sont félicités vendredi d'«avancées notables» sur le front ces dernières 72 heures dans le sud.
Côté russe, l'armée a revendiqué avoir conquis de nouvelles «positions clés sur les hauteurs» près de la ville de Koupiansk, dans le nord-est de l'Ukraine, le seul secteur du front où les troupes de Moscou sont à l'offensive.
Rentrée des classes
Vendredi a aussi été en Ukraine, comme en Russie, le jour de la rentrée des classes, immédiatement perturbée à Kiev, où la police a fait état de menaces à la bombe à l'encontre des établissements scolaires de la capitale ukrainienne, qu'elle a dit inspecter sans pour autant procéder à des évacuations généralisées.
En Russie, le président Vladimir Poutine a vanté à l'occasion d'une leçon la puissance passée et actuelle de la Russie.
«J'ai compris pourquoi nous avons gagné pendant la Grande guerre patriotique : vaincre un peuple avec une tel état d'esprit est impossible. Nous étions absolument invincibles et, aujourd'hui, nous le sommes toujours», a-t-il lancé en parlant de la Deuxième Guerre mondiale.
Sur le plan économique, deux nouveaux cargos ont quitté un port ukrainien et naviguent en mer Noire dans un couloir maritime établi par Kiev malgré les menaces de représailles russes après l'abandon de l'accord sur les exportations de céréales.
La question du transport international de ces produits agricoles tant ukrainiens que russes, vitaux pour l'approvisionnement alimentaire des pays pauvres, feront l'objet de discussions entre M. Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lundi dans la ville russe de Sotchi, sur les rives de la mer Noire.
Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a de son côté rencontré vendredi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou après s'être entretenu la veille avec celui des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, à chaque fois sur la question des céréales.
M. Lavrov avait une nouvelle fois exigé jeudi des «garanties» quant à la facilitation par les Occidentaux des exportations des grains et des engrais russes, entravées par les sanctions.