Le taux de chômage est désormais «0,3 point de pourcentage plus élevé qu'avant la pandémie de coronavirus», a précisé l'Office national des statistiques (ONS) mardi dans son rapport mensuel.
Le nombre de personnes inactives en raison de maladies de longues durées atteint «un nouveau record», relève sur X (ex-Twitter) le directeur des statistiques de l'ONS Darren Morgan. En parallèle, le nombre d'emplois vacants continue de baisser.
«Le marché du travail commence à ressentir le poids du ralentissement de l'activité, alors que l'économie britannique est confrontée à plusieurs vents contraires», indique l'économiste de KPMG Yael Selfin.
L'inflation encore élevée
La croissance britannique, qui s'est montrée résiliente en début d'année, montre des signes d'essoufflement. Elle a essuyé sa plus forte contraction en août depuis début 2021, l'impact des taux d'intérêt qui grimpent commençant à se faire sentir, selon l'indicateur PMI Flash Composite.
Si l'inflation a nettement marqué le pas en juillet au Royaume-Uni, à 6,8% sur un an contre 7,9% en juin, elle reste la plus élevée des pays du G7, alimentant les attentes que la Banque d'Angleterre poursuive ses tours de vis monétaires.
D'autant que les salaires moyens hors bonus ont continué d'augmenter, enregistrant une hausse de 7,8% sur un an pour la période de mai à juillet.
«Couplé à une inflation plus faible, cela signifie que le salaire réel», c'est à dire ajusté après les hausses de prix, «ne baisse plus» dans le pays, résume Darren Morgan.
Or les hausses de salaires sont particulièrement scrutées par la Banque d'Angleterre, qui devra décider le 21 septembre si elle augmente encore son taux directeur face aux hausses de prix.
Cette nouvelle augmentation des revenus «ne fera qu'ajouter au malaise de la Banque d'Angleterre» qui devrait «augmenter à nouveau les taux d'intérêt, de 5,25% actuellement à un sommet de 5,50 %, la semaine prochaine», estime Ashley Webb, de Capital Economics.
«Pour que les salaires réels augmentent de manière durable, nous devons nous en tenir à notre plan visant à réduire de moitié l'inflation», a réagi dans un communiqué le ministre des Finances Jeremy Hunt.