La Chambre des cantons avait refusé l'interdiction et opté pour une déclaration obligatoire. Les sénateurs avaient estimé qu'une interdiction entraînerait probablement un tourisme d'achat vers la France en Suisse romande.
Les consommatrices et consommateurs intéressés par le foie gras iront l’acheter dans les pays qui nous entourent. Et ce sont le commerce de détail et l'hôtellerie-restauration en Suisse qui souffriront, ont avancé plusieurs amateurs de foie gras.
«Le risque est limité», a rétorqué Valentine Python (Vert-e-s/VD) au nom de la commission. Et de rappeler que le foie gras est un produit de niche surtout consommé en période de Noël. En vain.
Le compromis n'est pas suffisant, a poursuivi Mme Python. La Suisse ne peut pas d'un côté bannir la production de foie gras et soumettre l'agriculture suisse à des règles strictes et de l'autre autoriser son importation.
Affront
Pour le ministre de la sécurité alimentaire Alain Berset, une interdiction est disproportionnée. «C'est la mesure la plus radicale; elle ne se justifie que si d'autres mesures ne permettent pas d'atteindre l'objectif visé. Or, une déclaration obligatoire d'origine permet de le faire», a lancé le Fribourgeois.
Pour Simone de Montmollin (PLR/GE), une interdiction du foie gras «est un affront fait à la France» alors que la Suisse essaie de renforcer ses relations avec l'UE. Elle s'est opposée à la motion.
Gavage interdit
Tous les pays européens ou presque interdisent le gavage des oies et des canards. En Suisse, la production de foie gras est interdite depuis plus de 40 ans. Font exceptions la France, la Hongrie ou la Bulgarie.