L'action du groupe a plongé de plus de 25% en cours de matinée à la Bourse de Hong Kong, un signe de l'inquiétude des investisseurs vis-à-vis du secteur immobilier en Chine, actuellement confronté à une crise inédite.
Evergrande avait annoncé dimanche soir dans un communiqué n'être pas en mesure d'émettre de nouveaux emprunts obligataires car sa filiale, Hengda Real Estate Group, «fait l'objet d'une enquête», ce qui bloque pour l'heure le plan de restructuration.
Cette annonce intervenait deux jours après l'annonce par le groupe que des réunions ayant pour thème sa restructuration, prévues lundi et mardi, n'auraient finalement pas lieu.
L'entreprise a justifié ces annulations par la nécessité de «réévaluer les termes» du plan proposé en mars afin de s'adapter à la «situation objective et à la demande des créanciers».
Evergrande, dont la descente aux enfers fait régulièrement les gros titres, avait fin juin une ardoise colossale estimée à 328 milliards de dollars (298,5milliards de francs).
Réaction des autorités
Le secteur immobilier en Chine a connu ces dernières décennies une croissance fulgurante, dans un pays où l'achat d'un bien avant même sa construction permettait de financer d'autres projets.
Mais l'endettement des groupes a atteint des niveaux tels que les autorités ont décidé d'y mettre le holà à partir de 2020.
Depuis, l'accès au crédit s'est considérablement réduit pour ces groupes dont une partie peine désormais à terminer les chantiers, alimentant une crise de confiance avec des acheteurs potentiels qui plombe les prix.
A la mi-septembre, la police de la métropole de Shenzhen (sud) avait déclaré avoir arrêté plusieurs employés d'Evergrande. Elle n'avait pas précisé leur nombre ni ce qui leur est reproché.
L'énorme dette du groupe a contribué à l'aggravation de la crise du marché immobilier en Chine, faisant craindre un temps une contagion mondiale.
Cette crise inédite a gagné ces derniers mois un autre poids lourd du secteur, Country Garden, longtemps réputé solide financièrement.