Dans son intervention à l'occasion d'un évènement organisé par Bernstein, le dirigeant s'est montré particulièrement confiant en ce qui concerne la réduction des gaz à effet de serre, affirmant que d'ici 2025, les émissions de CO2 devraient être, comme prévu, inférieures de 20% à celles de l'année de référence 2018.

Par ailleurs, les ambitions de Nestlé en matière de durabilité pourraient bien s'avérer moins onéreuses qu'initialement devisé. Alors que le colosse veveysan tablait pour la période 2021-2025 sur un montant d'environ 1 milliard de francs par année pour atteindre ses objectifs ESG, «nous devrions au final dépenser un peu moins que les 5 milliards prévus», a déclaré le CFO, signalant des gains d'efficience.

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Effet limité de l'inflation

Malgré l'érosion du pouvoir d'achat en raison de l'inflation, le public continue d'être fidèle aux produits Nestlé. «Aux États-Unis, nous observons une grande capacité de résistance, ce qui nous a surpris», a signalé François-Xavier Roger.

Certes, la suppression progressive des aides gouvernementales mises en place lors de la pandémie de Covid-19 «se répercute un peu sur la consommation», mais seulement sur certains segments, comme celui des surgelés, où le groupe n'est pas très exposé.

Le Français n'a pas caché son étonnement face à la résistance du moral des consommateurs dans les pays en développement, où l'envie d'acheter n'a pratiquement pas diminué.

«Et nous ne pouvons pas non plus nous plaindre de la Chine, les ventes en volume y ont augmenté au premier semestre», a poursuivi le CFO, confirmant dans la foulée que la croissance interne réelle (RIG) devrait à nouveau être positive pour la deuxième moitié de l'année.

Date de départ incertaine

La table ronde organisée par Bernstein pourrait être l'une des dernières apparitions de François-Xavier Roger comme grand argentier de la multinationale veveysane, après l'annonce de son départ fin mai.

Mais on ignore actuellement quand Anna Manz, désignée pour lui succéder, prendra ses nouvelles fonctions. Lors de l'annonce de sa nomination, Nestlé avait laissé entendre que sa future CFO rejoindrait le groupe sitôt qu'elle serait libérée de ses engagements auprès de la Bourse de Londres.

Après plus de huit ans en poste, le sexagénaire ne semble pas pressé de quitter son employeur. «Je veux m'assurer qu'elle fasse une entrée réussie», a déclaré le sortant, qui entend garantir une transition sans heurts.

Interrogé sur ses projets d'avenir, François-Xavier Roger est resté fuyant, tout en affirmant qu'il ne comptait pas encore prendre sa retraite. Il devrait dans tous les cas faire son entrée au conseil d'administration de Sandoz, filiale dévouée aux génériques du géant pharmaceutique Novartis en passe d'être autonomisée, où il brigue la présidence du comité d'audit, risque et conformité.