«SBF», de son surnom, «avait la fortune et le pouvoir», mais tout cela «était bâti sur des mensonges», a lancé le procureur dans son propos introductif. Pour le ministère public, l'ancien enfant chéri des monnaies numériques a commis «une fraude massive» en «volant» de l'argent dans les comptes de clients de sa plateforme d'échanges FTX.
«Il ponctionnait les fonds des clients et les dépensait pour son propre compte», selon le procureur, à l'insu des utilisateurs de FTX, qui «n'avaient aucun moyen de savoir» comment était utilisé leur argent. Sept chefs d'accusation ont été retenus contre le trentenaire, dont la fraude, le détournement et l'association de malfaiteurs. Il est passible de plus de 100 ans de prison en cas de condamnation.
«Il n'y a pas eu de vol»
En novembre 2022, la plateforme d'échanges de monnaies numériques a implosé, incapable de faire face à des demandes de retraits massifs de clients, paniqués d'apprendre qu'une partie des fonds de FTX avaient été engagés dans des opérations risquées par Alameda, le fonds spéculatif de «SBF».
«Sam n'a escroqué personne», a répliqué l'un des avocats de l'accusé. «Il n'y a pas eu de vol.» Le conseil a reconnu que des fonds de FTX avaient été utilisés par Alameda, mais a assuré qu'il s'agissait simplement de faire fructifier cet argent et non de le détourner. A plusieurs reprises, il a évoqué la «bonne foi» pour décrire le comportement de son client lorsqu'il était aux manettes de FTX.
«Sam devait prendre des centaines de décisions chaque jour» pour guider cette start-up en croissance effrénée, a expliqué l'avocat. «Le résultat, c'est que certaines choses ont été négligées», notamment la gestion des risques.
L'avocat a mis en cause Caroline Ellison, une ancienne petite amie de Sam Bankman-Fried, qu'il avait placée à la tête d'Alameda. Mme Ellison a plaidé coupable, en décembre, de sept chefs d'accusation et accepté de collaborer avec le procureur fédéral de Manhattan.