Ces nouvelles arrivées surviennent alors même que les dirigeants européens sont réunis à Grenade, dans le sud de l'Espagne, pour un sommet informel dont l'un des principaux thèmes sera l'épineux sujet de l'immigration, ajouté à l'agenda à la suite de l'afflux récent de milliers de migrants sur la petite île italienne de Lampedusa.

Selon les secours maritimes, cinq embarcations avec 526 personnes à bord ont été prises en charge sur l'île d'El Hierro, la plus à l'ouest des Canaries. Trois autres bateaux ont été conduits vers l'île de Grande Canarie et deux autres sur l'île de Tenerife, portant le total à 908 personnes, dont plusieurs femmes et mineurs.

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En début de soirée, deux autres embarcations avec «environ» 150 personnes à bord étaient en route vers El Hierro, a ajouté un porte-parole des secours, dans l'attente de chiffres définitifs.

Selon les secours, ces migrants, originaires d'Afrique sub-saharienne, ont été pris en charge par les autorités, confrontées depuis plusieurs semaines à une hausse importante des arrivées sur cet archipel situé au large des côtes nord-ouest du continent africain.

Mardi, 280 migrants étaient arrivés à bord d'une seule embarcation à El Hierro, soit le plus grand nombre de passagers jamais arrivés sur un seul bateau, selon les secours maritimes. Plus de 1200 migrants sont arrivés sur cette petite île de 11'000 habitants depuis une semaine.

Ces arrivées massives ont conduit les autorités espagnoles à transférer dans la nuit de jeudi à vendredi près de 500 migrants depuis l'île d'El Hierro, où les autorités sont débordées, vers Tenerife, selon une correspondante de l'AFP présente sur place.

Hausse de 20%

Depuis quelques années, la route migratoire vers les Canaries est particulièrement empruntée en raison du durcissement des contrôles en Méditerranée. Les naufrages sont fréquents durant cette traversée de l'Atlantique particulièrement dangereuse.

D'après les derniers chiffres du ministère espagnol de l'Intérieur, les Canaries ont vu arriver 14'976 migrants entre le 1er janvier et le 30 septembre, soit une hausse de près de 20% par rapport à la même période de 2022.

Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers - dont les bilans non officiels se chiffrent, selon elles, en dizaines, voire en centaines de morts - dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales.

Mercredi, les ambassadeurs des pays de l'UE se sont mis d'accord sur un règlement clé de la réforme migratoire européenne, mettant en place un mécanisme de solidarité obligatoire entre États membres dans le cas où l'un d'entre eux est confronté à des arrivées «massives» de migrants, comme l'Italie l'a été récemment.

La Pologne et la Hongrie ont voté contre le texte, tandis que l'Autriche, la Slovaquie et la République tchèque se sont abstenues.