Quelque 590 km2, soit à peine plus que la surface du lac Léman, ont été déboisés le mois dernier dans la partie brésilienne de la plus grande forêt tropicale du monde, contre environ 1454 km2 en septembre 2022, selon les données satellitaires du système Deter de l'Institut national de recherches spatiales (INPE).
Ce chiffre confirme la baisse de la déforestation observée ces derniers mois.
Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, déjà aux affaires de 2003 à 2010, a débuté en janvier son troisième mandat avec la promesse de faire de la préservation de l'Amazonie une priorité et de tout mettre en oeuvre pour éradiquer la déforestation illégale d'ici 2030.
Sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022) en revanche, la déforestation de l'Amazonie avait bondi de 75% par rapport à la moyenne de la décennie précédente.
De janvier à septembre 2023, la surface déboisée s'est élevée à 4302 km2, environ deux fois moins que les 8590 km2 enregistrés sur la même période de 2022.
Savane tropicale
Toutefois la situation continue de se détériorer dans le Cerrado, une savane tropicale riche d'une biodiversité immense, de plus en plus frappée par une déforestation principalement due à l'avancée de l'agro-négoce.
Dans ce biome -vaste zone géographique partageant un climat, une faune et une flore similaires- situé au sud de l'Amazonie, quelque 516 km2 ont été déboisés en septembre, soit un bond de 89% par rapport au même mois de 2022, et un record pour un mois de septembre depuis le début du recueil de données en 2018.
En Amazonie, septembre est en général un mois sec, mais la région connaît actuellement une sécheresse d'une gravité exceptionnelle, aggravée par le phénomène El Niño, qui a fait considérablement baisser le niveau de certains cours d'eau.
Le gouvernement a promis cette semaine d'engager des moyens pour assurer le ravitaillement en eau et en nourriture des populations affectées dans l'Etat d'Amazonas, le plus durement touché par cette sécheresse.