«Nous avons vécu une année difficile sur le plan économique, à une époque difficile», a affirmé le ministre de l'Economie Robert Habeck, en présentant ces chiffres à la presse.

En cause : «la crise des prix de l'énergie, la nécessité pour la banque centrale européenne de lutter contre l'inflation et l'affaiblissement d'importants partenaires économiques mondiaux», comme la Chine, a-t-il rappelé.

Le troisième trimestre en cours s'annonce faible, après la publication d'une série de mauvais indicateurs venant de l'industrie et des ménages.

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«Nous sortons de la crise plus lentement que prévu», a ajouté M. Habeck, mais «nous avons atteint le point bas et allons repartir de l'avant».

Dans ses précédentes prévisions datant d'avril, Berlin tablait encore sur une croissance de 0,4% cette année et de 1,6% l'an prochain, comptant retrouver peu ou prou la progression de 1,8% du PIB enregistrée en 2022, année de l'éclatement de la guerre russe en Ukraine.

La reprise à venir sera favorisée par un recul progressif de l'inflation -attendue à 2,6% en 2024 puis 2,0% en 2025 après 6,1% cette année- et un marché du travail qui «reste robuste», selon le ministre.

Le gouvernement a donné pour la première fois une prévision de croissance de son produit intérieur brut (PIB) pour 2025, à 1,5%.

Sa prévision pour 2023 demeure légèrement plus optimiste que celles du Fonds monétaire international (FMI), abaissée à -0,5%, et des principaux instituts économiques allemands, abaissée à -0,6%.

L'ancienne locomotive de l'UE devrait être le seul pays du G7 à connaître une récession cette année, selon le FMI.

La faiblesse chronique de la croissance allemande ces dernières années a fait ressurgir le spectre de l'«homme malade de l'Europe» dans les médias, une expression remontant à la fin des années 1990 après le contrecoup de la réunification.

Le pays doit investir dans ses infrastructures et pour cela se délier d'un fardeau bureaucratique, mais «le problème structurel le plus urgent est le besoin de main-d'oeuvre et de travailleurs qualifiés», a martelé M. Habeck, alors que tous les secteurs sont en manque de personnel.

Dans un pays où le vieillissement démographique s'accélère, Berlin veut accroître le «potentiel de main-d'oeuvre» intérieur et favoriser «l'immigration qualifiée», a souligné le ministre, admettant qu'il existe «certaines réserves à ce sujet».

L'Allemagne connaît une poussée de l'extrême-droite hostile aux courants d'immigration, illustrée par les résultats dimanche d'élections dans deux grandes régions de son pays.

Devant un nombre de réfugiés «trop élevé» arrivant en Allemagne, selon les mots mardi du chancelier allemand Olaf Scholz, son ministre a affirmé que «ceux qui ne sont pas autorisés à y rester doivent partir rapidement».