«Je suis ravi d'avoir investi dans ID Genève, une marque qui insuffle le changement dans l'industrie du luxe, et au-delà , grâce à une approche basée sur l'innovations constante et sur les principes de l'économie circulaire», a indiqué Leonardo DiCaprio, dans le communiqué publié mardi, sans préciser la somme qu'il a injectée dans la jeune pousse. Des family offices suisses contribuent également à cette ronde de financement.
Fondée en décembre 2020 par trois Romands, la griffe qui produit des montres mécaniques dont les prix oscillent entre 3500 et 5000 francs, se distingue de ses pairs du fait qu'elle utilise notamment des matières recyclées et des mouvements issus de stocks d'invendus pour réduire au maximum son empreinte carbone.
Le boîtier des montres est fabriqué à partir d'acier recyclé à 100% par une firme basée dans le Jura bernois et les mouvements mécaniques, issus de stocks d'invendus de la société ETA, sont démontés, nettoyés et remontés avant d'être mis dans les nouveaux garde-temps d'ID Genève, a expliqué à l'agence de presse AWP, Nicolas Freudiger, le directeur général et co-fondateur.
Quant aux bracelets de la première collection ils étaient faits à 80% de marc de raisin, et ceux de la troisième collection, la dernière, sont constitués d'un textile mis au point à partir de déchets verts, a fait remarquer M. Freudiger. L'emballage, compostable, est constitué de mycélium la structure matérielle des champignons.
«Le vrai luxe est de pouvoir offrir à notre clientèle une traçabilité infaillible de nos composants», revendique le jeune entrepreneur. «L'utilisation de l'acier recyclé permet en outre de réduire nettement notre empreinte carbone sans pour autant faire des concessions sur la qualité», ajoute-t-il.
Le luxe fait quelques progrès
Selon des experts, l'empreinte carbone d'une manufacture horlogère établie est due en grande partie aux déplacements aux quatre coins du monde par ses employés soit pour vendre les produits ou en assurer la promotion, le transport par avion des pièces et toute la logistique, et moins par la montre elle-même. L'industrie horlogère suisse est en effet un secteur tourné vers l'exportation: les Etats-Unis, la Chine, et les autres pays européens représentant les principaux débauchés.
«Nous sommes conscients à ID Genève de cette situation et nous essayerons de minimiser notre emprunte carbone lorsque nous nous développerons», affirme l'ancien collaborateur de Coca-cola Suisse.
Pour le moment, la grande partie de la clientèle de la jeune pousse est basée en Suisse. Au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, ID Genève est également présente grâce à sa collaboration avec Watches of Switzerland, l'un des détaillants horlogers les plus importants dans ces pays et un concurrent de taille du lucernois Bucherer.
«Jusqu'ici nous avons vendu plus de 1000 pièces et en janvier 500 nouvelles montres seront mises sur le marché», confie le trentenaire. Les montants collectés devront aider la société à monter en puissance dans les prochains mois.
Depuis quelques années, l'industrie horlogère, et celle du luxe en général, est de plus en plus consciente de l'importance que sa clientèle accorde aux questions environnementales et sociétales. Quelques initiatives ont vu le jour ci et là. Certaines maisons commencent à publier des rapports où ils détaillent leurs émissions et les moyens pour les réduire, produisent des collections utilisant des ressources recyclées, font la promotion de produits de seconde-main ou soutiennent des projets à forte valeur ajoutée pour l'environnement. La route est cependant encore longue et il n'est pas toujours facile de faire le tri entre le «greenwashing» et les annonces ayant un véritable impact.