«Les réseaux sociaux regorgent de photos de gens qui mettent l’animal en contact avec leur peau, voire leur bouche. La bave de ce mollusque est censée être bénéfique pour l’épiderme, alors qu’elle est précisément un vecteur de maladies comme le ver rond pulmonaire du rat qui peut provoquer une forme de méningite chez les humains», met en garde Cleo Bertelsmeier, professeure associée au Département d’écologie et évolution de la Faculté de biologie et de médecine de l'Université de Lausanne (UNIL), citée jeudi dans un communiqué.

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La consommation de ces invertébrés est en outre fortement déconseillée, ajoute la directrice de l’étude publiée mardi dernier dans la revue «Parasites & Vectors».

Considéré comme une espèce invasive particulièrement problématique, l’escargot terrestre géant, originaire d’Afrique de l’Est, est vorace et se reproduit très rapidement; il constitue une menace pour les espaces agricoles et pour la biodiversité.

Quantifier les risques

Le groupe de recherche lausannois a réalisé la première étude à l’échelle mondiale quantifiant simultanément les risques d’invasion et de transmission de maladies associés au commerce de cette espèce comme animal de compagnie. Les biologistes ont utilisé des données issues des réseaux sociaux pour établir une cartographie mondiale des zones où l’animal se trouve en captivité, et pour évaluer les comportements à risque des individus.

«En visitant les réseaux sociaux, on se rend vite compte que les propriétaires d’escargots géants de compagnie sont nombreux (et sont principalement européens) et que beaucoup n’ont pas l’air d’avoir conscience des risques sanitaires auxquels ils s’exposent, ou exposent leurs enfants, lorsqu’ils manipulent ces escargots, par exemple en les mettant sur leur visage», commente Jérôme Gippet, postdoctorant au sein de l’équipe de Cleo Bertelsmeier et premier auteur de l’article.

ll est urgent de sensibiliser le public aux risques sanitaires associés à l'escargot terrestre géant, tant dans les pays tropicaux qu'en Europe. Son commerce et sa possession doivent être réglementés au niveau international, concluent les chercheurs.