A 2,66 milliards d'euros (2,52 milliards de francs), le bénéfice net du troisième trimestre est de 4% inférieur à celui du troisième trimestre 2022, et s'affiche également en recul par rapport aux 2,8 milliards d'euros engrangés par le groupe au deuxième trimestre 2023.
Il est cependant en ligne avec les attentes des analystes interrogés par le fournisseur de données Factset et l'agence financière Bloomberg.
Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, augmente de 4% sur un an, à 11,58 milliards d'euros.
La filiale de crédit à la consommation BNP Personal Finance, en pleine restructuration avec près d'un poste supprimé sur cinq en France, ne contribue qu'à hauteur de 197 millions d'euros au résultat avant impôts (-42,1% sur un an) entre juillet et septembre.
Connue pour sa marque Cetelem, elle représente par ailleurs plus de la moitié des 734 millions d'euros provisionnés par la banque au titre du coût du risque, ces sommes mises de côté pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis.
Personal Finance bénéficie dans sa branche regroupant les banques commerciales et les métiers spécialisés de la bonne santé du crédit-bail automobile, commercialisé sous la marque Arval, et des banques de détail en Italie et en Belgique, dont le résultat avant impôts progresse d'environ 16%, contrairement à la France (-19,7%)
L'activité de marché, notamment ceux d'échanges de matières premières, souffre de son côté d'un effet de comparaison avec le troisième trimestre 2022 plus actif et donc générateur de plus de commissions. Il est compensé au sein de la banque de financement et d'investissement par la bonne tenue de la banque de grande clientèle et de la conservation de titres.
Enfin, le résultat avant impôts de l'assurance (+22,2% à 411 millions d'euros), porté par la collecte en unités de compte, compense en partie la moindre contribution de la gestion d'actifs des métiers liés à l'immobilier.
«La bonne performance du groupe au troisième trimestre témoigne de la solidité de notre modèle», s'est félicité le directeur général Jean-Laurent Bonnafé, cité dans un communiqué.
La première banque française et européenne approche son record de l'an dernier avec 3 mois d'avance. Depuis janvier, son bénéfice s'élève déjà à 9,9 milliards d'euros (+28,5%).
La banque précise également que la deuxième moitié de son programme de rachat d'actions de 5 milliards d'euros est toujours en cours.
Si le climat économique est bon, le climat social n'est pas au beau fixe au sein de la première banque française.
Les deux organisations syndicales représentatives de la banque en France, le SNB/CFE-CGC et la CFDT, ont annoncé mardi leur refus de signer les dernières propositions d'augmentation salariale soumises vendredi par la direction dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire (NAO), une première depuis 2018.
Dans un tract publié mardi, le SNB/CFE-CGC craint le «risque de désengagement» quand la CFDT avoue sa «déception» dans un autre.