La croissance du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis s'est établie à 4,9% en rythme annualisé pour les trois mois de juillet à septembre, selon la première estimation du département du Commerce, publiée jeudi.
Elle est plus forte encore que les 4,0 à 4,7% attendus par les analystes, selon plusieurs consensus.
Si l'on compare simplement au trimestre précédent, la croissance du troisième trimestre est de 1,2%. Elle était, au deuxième trimestre, de 2,1% en rythme annualisé, et de 0,5% par rapport au trimestre précédent.
Car les ménages américains ont continué de consommer, alimentant ainsi le principal moteur de l'économie américaine.
«L'investissement immobilier a également rebondi après le déclin des neuf trimestres précédents», relève Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics, dans une note.
Selon elle, la croissance devrait perdurer au quatrième trimestre, mais à un rythme «significativement» ralenti, en raison notamment de dépenses moins fortes des ménages: les hausses de taux «devraient avoir un impact plus important sur les consommateurs et les entreprises à l'avenir».
Au deuxième trimestre déjà, la croissance du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis avait surpris par sa vigueur.
Epargne et emplois
L'inflation, pourtant, réduit depuis deux ans le pouvoir d'achat des ménages. Et le remède aurait pu se révéler pire encore, puisque la banque centrale américaine (Fed) veut faire volontairement ralentir la croissance, pour desserrer la pression sur les prix.
Pour cela, elle a relevé ses taux à 11 reprises depuis mars 2022. Ceux-ci se trouvent désormais dans la fourchette de 5,25-5,50%, au plus haut depuis 2001. Résultat: les taux d'intérêt se sont envolés, et les achats ont été freinés.
Pas assez, cependant, pour arrêter la croissance.
Car les Américains ont des emplois, et donc des revenus. Le manque de main d'oeuvre pose toujours problème aux employeurs, mais semble commencer à se résorber.
Le taux de chômage était de 3,8% en septembre, et l'administration de Joe Biden vante sa politique économique qui a permis un large accès à l'emploi, y compris parmi les populations les moins favorisées.
Et les ménages les plus aisés ont toujours de côté l'épargne amassée pendant le Covid.
Et le fameux «atterrissage en douceur», qui ferait ralentir l'inflation sans faire flamber le taux de chômage ni faire plonger l'économie dans la récession, semble désormais à portée de mains.
L'inflation est restée stable sur un an en septembre aux États-Unis, à 3,7%, selon l'indice CPI publié par le département du Travail, mais a ralenti sur un mois, pour la première fois depuis mai. L'indice PCE, le préféré de la Fed, sera publié vendredi.
En 2022, la croissance de l'activité économique américaine avait ralenti à 2,1%, après avoir connu en 2021 son plus fort taux depuis 1984 (5,9%). Les Etats-Unis avaient connu en 2020 le plus fort recul du PIB depuis 1946 (-3,5%) et deux mois de récession à cause du Covid-19.