Ce chiffre est inférieur de 0,3 point à celui du premier trimestre (0,6%), et de 0,2 point à celui du deuxième trimestre, révisé à la baisse à 0,4% contre 0,5% initialement annoncé. Il est en revanche conforme aux dernières prévisions de la Banque d'Espagne.
La décélération du troisième trimestre s'explique selon l'INE par la baisse de l'investissement des entreprises (-0,4%) mais aussi et surtout par la chute des exportations, qui ont reculé de 4% après avoir déjà baissé de 3,3% au trimestre précédent.
Cette dynamique a été compensée par de bons résultats en matière de consommation des ménages, qui a progressé de 1,4% après avoir progressé de 0,9% au trimestre précédent, dans un contexte de tassement de l'inflation.
Le secteur des services - qui englobe le tourisme, dont dépend près de 12% du PIB espagnol - a connu une nouvelle fois une dynamique positive (+0,9% après +0,8% au deuxième trimestre), à la faveur d'une forte fréquentation estivale.
L'économie espagnole a revanche été plombée par de mauvais résultats dans le secteur industriel (-0,6%) et dans le secteur agricole, où l'activité s'est contractée de 3,4%, dans un contexte de sécheresse qui a fortement affecté les récoltes.
Le ralentissement de l'activité ne devrait pas empêcher l'Espagne de conserver un rythme de croissance solide en 2023, quoique inférieur aux 6,4% de 2021 et aux 5,8% de 2022 - années marquées par un phénomène de rattrapage post-Covid.
D'après le gouvernement espagnol, qui a révisé sa prévision à la hausse mi-octobre, la croissance du PIB espagnol devrait atteindre 2,4% cette année. Cet objectif est proche des hypothèses retenues par le FMI (2,5%) et par l'OCDE (2,3%).
«L'économie espagnole continue de croître avec force, dans un contexte international complexe», a insisté jeudi la ministre espagnole de l'Economie Nadia Calviño, en rappelant que l'Espagne s'en sortait mieux que nombre de ses voisins.
D'après l'exécutif, cette croissance devrait ralentir l'an prochain tout en se maintenant à un niveau solide (2%), notamment grâce au déploiement du «plan de relance européen» post-Covid, dont l'Espagne est l'un des principaux bénéficiaires avec 140 milliards d'euros prévus d'ici 2026.