Les usagers dans l'UE, la Suisse et le reste de l'Espace économique européen (Islande, Norvège, Liechtenstein) «auront le choix de continuer à utiliser gratuitement» les deux réseaux sociaux avec des publicités personnalisées, «ou de s'abonner pour ne plus voir de publicités», a indiqué l'entreprise dans un communiqué.

Pour l'ensemble de ses comptes Instagram ou Facebook, chaque abonné devra débourser 9,99 euros (9,6 francs) par mois s'il règle via ordinateur, ou 12,99 euros s'il passe par les applications mobiles sur smartphones, a précisé le géant technologique américain.

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Cette offre commencera «en novembre», souligne le communiqué sans autre précision. A partir du 1er mars, chaque compte supplémentaire ajouté à l'abonnement alourdira la facture mensuelle de 6 à 8 euros.

Les utilisateurs qui ne consentent pas à ce que le groupe américain récolte leurs données personnelles à des fins de ciblage publicitaire garderaient ainsi l'accès aux plateformes, moyennant finances. Les abonnés auront la garantie «que leurs données ne seront pas utilisées pour des publicités», souligne Meta.

Les géants de l'internet Meta et Google ont bâti leur empire sur les recettes générées par des publicités finement ciblées grâce aux données personnelles qu'ils récoltent sur leurs milliards d'utilisateurs.

Mais l'UE lutte depuis des années contre le pistage des internautes sans leur consentement, d'abord avec le règlement européen sur la protection des données (RGPD) de 2016, puis avec le règlement sur les marchés numériques (DMA), entré en vigueur cet été. Les plateformes numériques concernées ont jusqu'au 6 mars 2024 pour s'y conformer.

En mai dernier, Meta a écopé d'une amende record d'1,2 milliard d'euros du régulateur irlandais, agissant au nom de l'UE, pour avoir enfreint le RGPD avec son réseau Facebook -la quatrième amende infligée à Meta dans l'UE en six mois.

Puis en juillet dernier, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) lui a infligé un nouveau revers, en rappelant que les utilisateurs des réseaux sociaux devaient «être libres de refuser individuellement (...) de donner leur consentement à des traitements particuliers de données».

Et début septembre, la justice norvégienne a débouté Meta qui demandait la suspension d'une interdiction de la publicité comportementale sur ses plateformes Facebook et Instagram, qui lui vaut une amende quotidienne dans le pays scandinave.

«Nous croyons en un Internet financé par la publicité, qui permet aux gens d'accéder à des produits et services personnalisés quel que soit leur statut économique (...) et qui permet aux petites entreprises d'atteindre des clients potentiels», a observé Meta dans son communiqué.

«Mais nous respectons l'esprit et la finalité de ces réglementations européennes en évolution (...) La possibilité pour les gens d'acheter un abonnement sans publicité équilibre les exigences des régulateurs européens tout en donnant le choix aux utilisateurs», a-t-il fait valoir.

Les formules d'abonnement ne seront accessibles qu'aux usagers de plus de 18 ans. Pour les adolescents en-deçà de cet âge, «nous continuons à explorer les moyens de (leur) offrir une expérience publicitaire utile et responsable compte tenu de l'évolution du paysage réglementaire», conclut Meta.