Les slogans tels que «neutre en CO2», «climatiquement neutre» ou «positif pour le climat» sont donc trompeurs, indique mardi la Stiftung für Konsumentenschutz (SKS), le pendant alémanique de la Fédération romande des consommateurs. Si les entreprises n'adaptent pas leurs publicités, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) doit agir contre elles, conclut la fondation, sur la base d'un verdict de la Commision suisse pour la loyauté (CSL).
Dans deux décisions concernant les cas d'une entreprise de mazout et d'un producteur d'aliments pour bébés, la CSL constate que la publicité sur la neutralité climatique est déloyale. Tant qu'il n'existe pas de méthodes définitives et généralement acceptées pour mesurer la durabilité ou pour garantir la mise en oeuvre, de tels messages de marketing vert induisent les consommateurs en erreur.
Selon la recommandation de la CSL, l'entreprise de mazout ne devrait plus affirmer que son produit est climatiquement neutre avant de présenter une preuve complète. Du côté de la production, elle devrait calculer les effets sur le climat et prouver sans failles leur compensation intégrale - et ce selon une méthode généralement acceptée.
Le fabricant d'aliments pour bébés a utilisé le slogan «nos petits pots sont positifs pour le climat». L'entreprise a fait valoir que ses projets de protection de l'environnement surcompensaient ses propres émissions de CO2. En l'absence de données concrètes et de preuves, la CSL recommande également à la société de renoncer à cette affirmation.
Pas de prescriptions légales
Parallèlement aux plaintes déposées auprès de la CSL, l'organisation de protection des consommateurs a également déposé des plaintes auprès du Seco contre la publicité climatique déloyale. Celles-ci sont en suspens.
La fondation estime que l'absence de prescriptions légales pour la publicité liée à l'environnement est un «problème fondamental». Tant que les conditions ne sont pas claires, la publicité avec des déclarations «vertes» doit être considérée comme étant déloyale.