«Je suis fière de dire que nous avons réalisé une solide performance au troisième trimestre», a indiqué lors d'un entretien avec des journalistes la directrice financière du groupe, Natalie Knight.
Entre juillet et fin septembre, le groupe franco-italo-américain a dégagé un chiffre d'affaires bien supérieur au consensus des analystes interrogés par Bloomberg, qui tablaient sur 43,3 milliards d'euros (41,3 milliards de francs).
En Bourse, les investisseurs se montraient manifestement contents de ces résultats: vers 10H30, le titre de Stellantis prenait 1,98% à 17,38 euros, dans un marché en hausse de 0,52%.
L'augmentation du chiffre d'affaires du constructeur né en 2021 de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler est «principalement liée à une augmentation des volumes de ventes et à des prix stables, en partie compensés par des effets de change défavorables», précise Stellantis.
Au 3e trimestre, le groupe a en effet vendu 1,4 million de voitures, en hausse de 11% par rapport au même trimestre de 2022, avec une progression sur toutes ses zones géographiques sauf l'Asie («Chine, Inde et Asie Pacifique»), où les ventes en volume ont diminué de 33% «en raison de la baisse des livraisons de Jeep et de Peugeot», est-il précisé.
«Impact négatif» de la grève
En Amérique du Nord - deuxième marché de Stellantis en volume mais premier en termes de chiffre d'affaires -, les ventes en volumes ont augmenté de 7%, principalement «tirées par Chrysler». Le chiffre d'affaires a lui augmenté mais très légèrement, de 2%, à 21,5 milliards d'euros.
Cette hausse a été limitée par la grève débutée le 15 septembre à l'appel du syndicat United Auto Workers (UAW) pour revendiquer de meilleures conditions salariales: le mouvement a mobilisé aux Etats-Unis près de 45.000 employés de trois gros constructeurs (Ford, General Motors et Stellantis).
Stellantis a conclu samedi un accord de principe avec l'UAW, qui prévoit une augmentation de 25% des salaires de base d'ici à 2028, mais les 44 jours de grève ont affecté ses ventes.
«Les arrêts de travail ont eu un impact négatif sur le chiffre d'affaires net d'environ 3 milliards d'euros par rapport à la production prévue jusqu'en octobre», assure le groupe dans son communiqué.
Cela n'empêche cependant pas le constructeur, qui détient les marques Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Dodge, Jeep, Lancia, Maserati, Alfa Romeo, Chrysler, de confirmer ses objectifs pour 2023: il prévoit toujours une marge opérationnelle ajustée à deux chiffres et des flux de trésorerie disponible issus de l'activité industrielle «positifs».
Devant Tesla en Europe
Concernant sa transition verte, Stellantis s'est vanté d'avoir vu ses «ventes mondiales de véhicules à batterie électrique (BEV) augmenter de 37% par rapport au troisième trimestre 2022, principalement grâce à la Jeep Avenger», mais aussi grâce à «la Citroën Ami, la Peugeot E-208, la nouvelle Fiat 500e et la Citroën ëBerlingo».
L'électrification constitue un enjeu stratégique pour que Stellantis atteigne les objectifs qu'il s'est fixé, à savoir que les voitures électriques constituent 100% des ventes de voitures particulières en Europe et 50% des ventes de voitures particulières et pick-up aux Etats-Unis d'ici 2030.
«Nous sommes devenus le numéro deux en Europe, devant Tesla», a affirmé Mme Knight lors d'un entretien avec des journalistes. Stellantis a lancé au cours du trimestre «de nouveaux produits passionnants», a-t-elle ajouté, comme la Citroën C3, qui sera vendue dès 2024 au prix très concurrentiel sur le marché européen de 23.300 euros.
La directrice financière a par ailleurs rappelé que Stellantis avait annoncé la semaine dernière acquérir 20% du constructeur chinois de voitures électriques Leapmotor et fonder avec lui une coentreprise, ce qui lui «permettra de tirer parti de la vague croissante d'exportations de véhicules électriques chinois».
Enfin, le groupe «prévoit d'achever le programme de rachat d'actions 2023 de 1,5 milliard d'euros au cours du quatrième trimestre 2023», après avoir racheté pour 1,2 milliard euros sur les neufs premiers mois.