«La montée en puissance de la production du DB12 a été temporairement affectée» par des retards liés à des fournisseurs et au nouveau système d'information et divertissement intégré à la voiture, a déploré l'entreprise dans un communiqué.
«Ces problèmes sont maintenant résolus mais ont eu un impact sur le volume du troisième trimestre et sur notre capacité de production», ajoute Aston Martin.
La marque préférée de James Bond a pourtant annoncé mercredi une perte nette divisée par deux à 118 millions de livres au troisième trimestre.
Mais «avec des pertes supérieures aux attentes, il y a peu de raisons pour que le marché accorde à Aston Martin le bénéfice du doute» et les investisseurs ne donnent que «peu de crédit» à l'objectif d'un chiffre d'affaires de 2 milliards de livres à horizon 2024-2025, estime Russ Mould, analyste de chez AJ Bell.
L'entreprise a accumulé les déconvenues depuis son entrée ratée en Bourse à Londres fin 2018. Sauvée de la faillite début 2020 par le milliardaire canadien Lawrence Stroll, l'entreprise cherche désormais à évoluer encore davantage vers le très haut-de-gamme et à amorcer le virage vers l'électrification.
Le titre d'Aston Martin perdait 11,43% à 193,79 pence mercredi peu après 12H30 GMT sur la place britannique et il a perdu 95% de sa valeur depuis son introduction en Bourse - mais il affiche une hausse de 25% depuis le début de l'année.
Pour désendetter le groupe et calmer les inquiétudes du marché sur ses finances, Aston Martin avait levé 654 millions de livres l'an dernier, une opération au cours de laquelle le fonds souverain saoudien Public Investment Fund (PIF) était devenu deuxième actionnaire.
En mai, l'entreprise avait dévoilé un nouveau partenariat avec le groupe automobile chinois Geely, qui injectait 234 millions de livres et devenait le troisième actionnaire.
Puis en août, le groupe avait annoncé avoir levé 216,1 millions de livres supplémentaires grâce à l'émission de nouvelles actions, là encore pour réduire sa dette.
Le constructeur avait enfin annoncé en septembre une augmentation de la participation de son premier actionnaire, le consortium Yew Tree, mené par Lawrence Stroll.
Mais l'entreprise «a toujours une montagne de dettes» et si «des progrès ont été réalisés (...) tout cela semble un peu trop peu, trop tard», selon Russ Mould.