«Les entreprises compensent dans leur majorité l'inflation, mais elles vont rarement au-delà», estime Florian Germanier, responsable du sondage annuel sur les salaires mené par la banque aux trois clés auprès de 389 entreprises.

Avec une inflation attendue à 2%, les salaires réels devraient stagner, et comme les primes d'assurance maladie ne sont pas incluses dans l'indice suisse des prix à la consommation, il en résulte une perte de pouvoir d'achat pour 2024.

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Les accords salariaux devraient se situer dans une fourchette étroite l'an prochain. Dans 15 secteurs d'activité sur 22, la croissance des salaires se monte de 2%. Alors que les médias (+1,0%) sont à la traîne, les employés du secteur public devraient profiter d'augmentations supérieures à la moyenne (+2,2%), alors que dans l'hôtellerie-restauration (+2,8%) la hausse reflète la forte reprise après l'effondrement dû à la pandémie de coronavirus.

Malgré la perte de pouvoir d'achat, les économistes d'UBS anticipent une «évolution moyenne de la consommation suisse». Selon eux, bon nombre de ménages vont piocher dans leur épargne pour amortir la charge que représente la hausse des primes, ainsi que celle des loyers et des prix de l'électricité. Une tendance qui devrait également être soutenue par une forte immigration et un marché de l'emploi solide.

La hausse prévue des salaires ne devrait pas engendrer de spirale inflationniste, selon les experts du numéro un bancaire helvétique. Trois entreprises sondées sur quatre s'attendent à ce que le renchérissement se situe l'an prochain dans la fourchette cible de 2% visée par la Banque nationale suisse (BNS).

«Les augmentations de salaires ne seront pas suffisamment fortes pour contraindre la BNS à relever encore ses taux directeurs», prédit Daniel Kalt, économiste en chef d'UBS Suisse, tout en reconnaissant qu'elles empêchent une baisse rapide de l'inflation. L'expert s'attend donc à ce que l'institut d'émission maintienne ses taux directeurs inchangés au cours des prochains trimestres.