«Les faits sont plus que parlants», le nombre de logements disponibles à la location s'étant réduit de moitié en tout juste deux ans. Les petites annonces pour les appartements vacants ne sont plus publiées en moyenne que 27 jours, une semaine de moins qu'il y a un an, ont énuméré les spécialistes de la banque dans une étude immobilière.
Face à la rareté de l'offre, les loyers proposés au troisième trimestre se sont envolés de 4% sur un an et de de 2,8% sur un trimestre en moyenne nationale, la plus forte accélération trimestrielle observée depuis 1991, a souligné Raiffeisen.
«On ne constate aucun effet d'amélioration du côté de la construction», ont averti les experts de l'établissement coopératif, ajoutant que cette situation de pénurie allait «encore s'accentuer ces deux à trois prochaines années». En 2024, le taux de vacance devrait ainsi passer sous la barre du 1%.
Les économistes pointent notamment du doigt la nouvelle loi sur l'aménagement du territoire, qui rend difficile, voire impossible, l'attribution de nouveau terrain pour la construction de logements.
Vers un atterrissage en douceur
Conséquence de cette situation, «les ménages ont commencé à limiter l'usage des surfaces» locatives. Ces problèmes vont persister tant qu'il manquera chaque année 10'000 à 15'000 appartements neufs en Suisse.
Quant au marché du logement en propriété, il demeure «étonnamment robuste», même près de deux ans après la fin des faibles taux d'intérêt. Un léger ralentissement des prix n'est pour l'heure que constatée au niveau des appartements dans certaines régions (Berne et Suisse orientale), selon les auteurs de l'étude. Au niveau national, le prix des maisons a par contre bondi de 2,1% au troisième trimestre et celui des logements en propriété de 0,5%.
Même si la demande commence à montrer des signes de faiblesse, que le volume des transactions recule et que le nombre de biens immobiliers mis en vente progresse plus lentement, la croissance des prix n'a fait que de se «normaliser». «Tous les signes indiquent un atterrissage en douceur du marché du logement en propriété, qui avait par le passé affiché des phases de surchauffe».