La hausse des prix s'est établie en octobre à 3,2% sur un an, contre 3,7% en septembre, selon l'indice CPI publié mardi par le département du Travail.
C'est la première fois depuis le mois de juin que cette mesure baisse et, sur un mois seulement, elle tombe même à zéro, identique à celle de septembre.
Les prix de l'essence à la pompe, notamment, ont chuté. Les nuits d'hôtel, voitures d'occasion et billets d'avion, ont aussi coûté moins cher.
Mais ceux de l'alimentation sont restés en hausse, de même que les logements, les assurances auto, ou encore les soins de santé.
Autre mesure qui a fortement diminué: l'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, est au plus bas depuis plus de deux ans, à 4,0% sur un an. Elle est de 0,2% sur un mois, contre 0,3% en septembre.
Les analystes attendaient, pour l'inflation générale, 0,1% sur un mois, et 3,3% sur un an, selon le consensus de MarketWatch. L'inflation sous-jacente était attendue stable.
Les prix avaient flambé après le Covid-19, aux États-Unis comme ailleurs dans le monde, et l'inflation avait atteint en juin 2022 son plus haut niveau depuis plus de 40 ans, à 9,1%, puis avait baissé, pour tomber à 3,0% un an plus tard.
Mais, tirée par les prix des logements et de l'essence à la pompe, elle était repartie à la hausse cet été.
Ce recul de l'ensemble des chiffres de l'inflation est une bonne nouvelle pour Joe Biden, à moins d'un an de l'élection présidentielle.
La forte inflation persistante était une épine dans le pied du président démocrate. L'opposition républicaine accuse ses plans de relance, qui ont injecté des milliards de dollars dans l'économie, d'alimenter la flambée des prix.
Trop élevée
Mais pour contenir la hausse des prix, c'est la banque centrale américaine, la Fed, qui tient les rênes. Pour y parvenir, elle a relevé ses taux à 11 reprises depuis mars 2022, les portant à leur plus haut niveau depuis 22 ans, dans une fourchette de 5,25 à 5,50%.
Cela a pour effet de faire ralentir la consommation et l'investissement, et donc de desserrer la pression sur les prix.
Les chiffres d'octobre pourraient plaider en faveur d'une troisième pause dans les hausses de taux, lors de la prochaine réunion, qui se tiendra mi-décembre.
Car les responsables de la Fed n'ont de cesse de le marteler: l'inflation a certes considérablement reculé, mais elle reste trop élevée. Et ils n'hésiteront pas à procéder à de nouveaux relèvements des taux directeurs si cela est nécessaire.
Ils veulent ramener la hausse des prix à 2,0% sur un an, mais privilégient une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE, qui sera publié à la fin du mois, après être restée stable en septembre, à 3,4%.
Et la récession tant annoncée? Beaucoup d'économistes pensent désormais que les États-Unis pourraient bien, finalement, y échapper.