La valeur totale de cette exposition s'élève à 606 millions de francs, répartie en trois prêts accordés «à des entités différentes au sein d'un conglomérat européen» non identifié, selon un communiqué publié lundi.

Selon des articles de presse, la banque aurait été affectée par les déboires financiers de l'investisseur René Benko, propriétaire du groupe Signa. L'Autrichien en difficultés et ses entreprises auraient obtenu des crédits de plus d'un demi-milliard de francs chez Julius Bär, avait récemment affirmé le portail d'information Inside Paradeplatz. La banque zurichoise aurait financé il y a quatre ans l'achat des grands magasins Globus par M. Benko et ses partenaires thaïlandais.

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Les prêts à cette entité sont garantis par des contreparties liées à de l'immobilier commercial et au secteur du luxe. Le gestionnaire de fortune a indiqué avoir «pris des mesures pour protéger ses intérêts et préserver la valeurs des contreparties». Ce portefeuille de crédits doit maintenant être restructuré, sans plus de précision.

Même dans le cas éventuel d'une perte totale sur ce portefeuille de crédits, le ratio de fonds propres durs (CET 1) du groupe serait supérieur à 14% et la banque «serait nettement profitable», a-t-elle affirmé.

Julius Bär encore solide

Fin octobre, le portefeuille de crédits privés s'élevait au total à 1,5 milliard de francs et l'ensemble des prêts accordés par la banque à 41 milliards. Les deux autres plus importants prêts à des particuliers s'élèvent à 216 millions et 140 millions et ne sont pas liés au secteur immobilier.

«Nous regrettons qu'une seule exposition a créé des incertitudes pour nos actionnaires», a dit le directeur général Philipp Rickenbacher, cité dans le communiqué, ajoutant que l'établissement zurichois «est très bien capitalisé», le ratio de fonds propres durs CET 1 se situant à 16,1% fin octobre. Face à ces difficultés, le patron a indiqué que le groupe allait revoir son activité de prêt aux particuliers fortunés.

Fin novembre, la banque avait averti qu'elle tablait cette année sur un résultat net annuel inférieur à celui enregistré en 2022, année où elle avait inscrit un bénéfice net (IFRS) de 950 millions de francs, en raison d'une hausse des provisions sur crédits de 82 millions et d'une augmentation du taux d'imposition.

Julius Bär a dans la foulée confirmé son objectif de reverser environ la moitié du bénéfice net ajusté aux actionnaires, le dividende par action devant au moins être comparable à celui de l'exercice précédent.