A Dubaï, une nouvelle version du texte en discussion en vue d'un futur accord, théoriquement d'ici le 12 décembre, est attendue «probablement» mercredi dans la journée, selon un observateur.

Mais rien n'est jamais certain à la COP, ni sur la forme, ni sur le fond.

La situation est «très dynamique», résumait une négociatrice mardi soir, alors que les représentants de près de 200 pays ont débattu jusque très tard du noeud gordien du projet d'accord final: le sort du pétrole, du gaz et du charbon, principales causes du réchauffement climatique.

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Plusieurs options sont sur la table, notamment l'objectif d'une «sortie ordonnée et juste des énergies fossiles».

L'apparition de cette formulation préfigure un éventuel consensus qui fixerait un objectif universel tout en permettant un échéancier différent pour les pays selon leur degré de développement ou de dépendance aux hydrocarbures.

Mais cette option est en balance avec une possibilité plus radicale: ne rien décider sur les énergies fossiles, reflet de l'opposition à ce stade de l'Arabie saoudite et de la Chine, selon plusieurs observateurs qui assistent aux réunions à huis clos.

L'Inde s'est aussi opposée mardi soir à des objectifs sectoriels ou sur des énergies spécifiques, a confirmé un témoin à l'AFP.

«A bord du train»

L'accord de Paris de 2015 «a été un grand succès pour nous tous», a jugé mardi le négociateur saoudien Khaled Almehaid. «Désormais le défi est de savoir comment garder tous les passagers à bord du train», a-t-il ajouté, plaidant par cet euphémisme diplomatique pour la ferme opposition saoudienne à tout message anti-pétrole à la COP.

En l'état, le texte ne propose pas d'objectif à court terme pour les trois énergies fossiles alors que les experts du climat estiment qu'il faut réduire les émissions de 43% d'ici à 2030 par rapport à 2019 pour espérer tenir la limite de 1,5°C.

La nouvelle version attendue mercredi doit être portée dans une grande réunion plénière faisant le bilan de la première semaine de travaux. Avant une journée de repos jeudi et l'arrivée ce week-end des ministres, censés reprendre la main au niveau politique pour la dernière ligne droite.

Pendant ce temps, le réchauffement climatique ne connaît pas de répit. Le service européen Copernicus a confirmé que l'année 2023 serait bien la «plus chaude» de l'histoire après un mois de novembre «extraordinaire».

«Le plus tôt possible»

Le mois de novembre 2023 a par ailleurs été 1,75°C plus chaud que la moyenne d'un mois de novembre pour la période 1850-1900, qui correspond à l'ère pré-industrielle.

L'automne boréal (dans l'hémisphère Nord) est ainsi le plus chaud de l'histoire «avec une marge large», puisqu'il est 0,88°C au-dessus de la moyenne, selon Copernicus.

«Ce mois de novembre extraordinaire, comprenant notamment deux jours avec des températures supérieures de 2 degrés à l'ère préindustrielle, signifie que 2023 est l'année la plus chaude jamais enregistrée dans l'histoire», a déclaré Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus.

«Tant que les concentrations de gaz à effet de serre continueront d'augmenter, il ne faut pas s'attendre à des résultats différents de ceux observés cette année. La température continuera d'augmenter, de même que les effets des vagues de chaleur et des sécheresses», a souligné Carlo Buontempo, directeur du C3S.

«Atteindre le net zéro (en termes d'émissions) le plus tôt possible est un moyen efficace de gérer les risques liés au climat», a-t-il ajouté, dans une allusion aux négociations à la COP28.