En novembre, 199'000 emplois ont été créés, en hausse par rapport aux 150'000 d'octobre, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail. C'est aussi plus que les 175'000 créations de postes qui étaient attendues, selon le consensus de Briefing.com.

Cette hausse pourrait toutefois être en partie due à la reprise du travail chez les constructeurs automobiles, après une grève historique de six semaines, relève Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macroeconomics. Quant au taux de chômage, il repart à la baisse, à 3,7%, après une hausse en octobre qui l'avait fait grimper à 3,9%. Il revient ainsi à son plus bas niveau depuis le mois de juillet.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

«Le marché du travail reste solide, avec une croissance de l'emploi toujours robuste et un taux de chômage à des niveaux extraordinairement bas», a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics, dans une note. Les créations d'emplois dans le secteur privé seul ont pourtant ralenti, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi.

La cheffe économiste d'ADP, Nela Richardson, citée dans le communiqué, avait souligné que «l'économie dans son ensemble devrait connaître un rythme d'embauche et de hausse de salaires plus modéré en 2024». La pénurie de main d'oeuvre qu'a connue le marché du travail américain pendant plus de deux ans a fait flamber les salaires, ce qui a contribué à alimenter la forte inflation. En novembre, les rémunérations ont «accéléré» sur un mois, «mais sont restés stables sur un an», ajoute Mme Farooqi.

Les taux «à un sommet»

Un ralentissement de l'emploi est attendu, pour espérer voir la hausse des prix revenir à un niveau acceptable. C'est ce que la banque centrale américaine (Fed) veut atteindre, en relevant progressivement ses taux d'intérêt depuis mars 2022, pour faire ralentir l'activité économique.

Sa prochaine réunion aura lieu mardi et mercredi, et un maintien des taux à leur niveau actuel, pour la troisième fois d'affilée, est majoritairement attendu. Car le risque, à trop resserrer, est de faire plonger le pays dans la récession.

Les chiffres de l'emploi de novembre ne changent pas les perspectives pour la Fed, à quelques jours de la réunion, estime Mme Farooqi: «Les taux sont à un sommet et la prochaine mesure de la Fed sera une réduction des taux, probablement d'ici le milieu de l'année prochaine». «Notre scénario de base reste qu'un ralentissement du marché du travail et de l'activité économique est probable au fil du temps en réponse à une politique restrictive», ajoute-t-elle.

Le président de la Fed, Jerome Powell, avait pourtant averti les marchés le 1er décembre, qu'il est trop tôt pour anticiper une baisse des taux d'intérêt, et que la banque centrale se tient même prête à les relever encore si nécessaire face à l'inflation. «Bien que des chiffres d'inflation plus faibles ces derniers mois soient les bienvenus, ces progrès doivent se poursuivre si nous voulons atteindre notre objectif de 2%», avait-il commenté.

«La situation de l'emploi semble toujours excellente et l'inflation diminue très rapidement. Et c'est exactement ce que nous avons promis et que nous voulons qu'il se produise», avait dit de son côté, le même jour, le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee.