Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 et devaient fermer à 20h00. Les premiers résultats étaient attendus dans la soirée. Les derniers sondages donnaient le parti progressiste serbe du président Aleksandar Vucic (SNS, droite nationaliste) majoritaire au niveau national, avec 40% à 45% des voix.

A 16h00, le taux de participation s'élevait à 42%, selon la commission électorale - comme en 2022. Un peu plus de 6,5 millions de Serbes étaient appelés à voter.

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Serbes du Kosovo

Dans le sud du pays, des centaines de Serbes du Kosovo ont passé la frontière pour venir voter, Pristina et Belgrade n'ayant pu trouver d'accord pour qu'ils puissent le faire dans leurs villes et villages.

«Je m'attends à une bonne participation» et «à une victoire écrasante» a déclaré M. Vucic en allant voter dimanche matin dans la capitale - où l'opposition espère arriver en tête. Plus d'une soixantaine de villes - dont Belgrade - organisent aussi des élections municipales.

Nouvelle coalition

Pour espérer l'emporter face au SNS, une nouvelle coalition s'est formée, née des manifestations monstres contre la violence qui ont secoué le pays dès mai, après la mort de 19 personnes dans deux fusillades - dont une dans une école primaire.

«J'espère qu'à la fin de la journée nous auront une forte participation à Belgrade et dans tout le pays, et que les électeurs auront la liberté d'exprimer leur choix», a déclaré dans un bureau de vote de la capitale Dobrica Veselinovic, candidat de cette coalition baptisée «La Serbie contre la violence».

Lors des dernières élections législatives, couplées à des présidentielles et des municipales en avril 2022, le SNS et ses alliés avaient remporté 120 des 250 sièges au parlement, et Aleksandar Vucic avait été réélu pour un second mandat.

Après les fusillades, l'opposition a réclamé de nouvelles législatives, que M. Vucic a convoquée début novembre, en espérant renforcer sa mainmise.

«Une vie sans peur des puissants»

La coalition d'opposition a fait campagne en prônant «une vie sans peur des puissants», une société apaisée et une amélioration de la situation économique, dans un pays durement frappé par l'inflation, en particulier sur l'alimentation. Le taux d'inflation annuel a dépassé les 15% au printemps, avant de décroître jusqu'à 8% en novembre.

Le président a lui aussi fait campagne sur la lutte contre la hausse des prix, et promis dans les années à venir une hausse du salaire moyen pour atteindre 1400 euros, et une augmentation des pensions de retraites à 650 euros. En septembre, le salaire médian dans le pays était de 560 euros.

Mainmise du pouvoir sur les médias

La campagne a été marquée par la mainmise du camp présidentiel sur les médias - selon plusieurs études, le président a à lui seul occupé 40% du temps d'antenne. Elle a aussi fini de consacrer le retour en politique de figures ultranationalistes du passé, dont Vojislav Seselj.

Ce dernier, qui fut un mentor politique d'Aleksandar Vucic quand il était encore membre du Parti radical serbe (extrême droite), a été condamné pour crimes contre l'humanité par la justice internationale.

Il est aujourd'hui allié du SNS pour les élections locales à Belgrade, un scrutin municipal qui se tiendra dans plusieurs villes en même temps que les législatives.

Autre allié du président, le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic, a lui fait applaudir, pendant la campagne le petit-fils de Slobodan Milosevic, Marko, membre de son parti, le SPS (Parti socialiste serbe, qui fut aussi celui de Slobodan Milosevic, ndlr).

Irrégularités dénoncées

L'opposition a aussi dénoncé des irrégularités - affirmant que des bus entiers étaient arrivés à Belgrade pour y faire voter des non-résidents. Des accusations que la Première ministre, Ana Brnabic a balayées dans un post sur X.

Et une équipe d'observateurs du Centre pour la recherche, la transparence et la responsabilité (CRTA) a affirmé avoir été attaquée dans la ville d'Odzaci (nord-est), «après avoir enregistré un cas de corruption électorale, où des dizaines de bulletins de vote ont été apportés aux bureaux des partis politiques, situés en face du bureau de vote».