La hausse des prix à la consommation a gagné 0,5 point de pourcentage par rapport à novembre, qui avait ralenti à 3,2% sur un an, a indiqué l'institut fédéral de la statistique Destatis dans un communiqué.
Sur l'ensemble de l'année 2023, marquée par l'accalmie sur les prix de l'énergie, l'inflation a été en moyenne de 5,9%, après 6,9% en 2022, du jamais vu depuis la Réunification en 1990.
Le recul de l'inflation au sein de la première économie européenne a été net après que la hausse des prix à la consommation a atteint des scores proches de 9% en début d'année.
Il s'inscrit dans un contexte d'activité économique au ralenti, du fait de l'impact de la guerre russe en Ukraine, avec une légère récession du Produit intérieur brut (PIB) attendue sur l'année.
En décembre, les prix de l'énergie ont grimpé de 4,1% sur un an, en raison d'un effet de base après l'aide gouvernementale versée aux ménages en décembre 2022. Celle-ci a permis alors de calmer la flambée des prix.
La hausse des prix des services continue de ralentir, à 3,2%, notamment du fait d'un abonnement bon marché pour les usagers des trains et bus.
L'inflation alimentaire reflue pour le neuvième mois de suite, mais reste élevée, à 4,5% sur un an.
Servant de référence à la Banque centrale européenne (BCE), l'indice des prix harmonisé a lui aussi accéléré en décembre à 3,8% sur un an, s'éloignant de nouveau de l'objectif de 2%.
Pour l'année 2024, la Banque fédérale d'Allemagne table sur une inflation ralentissant encore de plus de moitié, à 2,7 %, en estimant que les goulets d'étranglement dans les chaînes de livraison ne constitueront plus un problème majeur et que les marges bénéficiaires des entreprises se normaliseront.
La forte croissance des salaires, surveillée de près par la BCE, devrait aussi ralentir tout en restant élevée, selon la Bundesbank.
Hors d'Allemagne, l'inflation a légèrement sursauté en France en décembre, à 3,7% sur un an, également en raison de l'accélération des prix de l'énergie, mais aussi des services, a indiqué l'Insee jeudi.
Ces données confortent le discours prudent de la BCE qui évite de crier trop tôt victoire sur l'inflation, et pourraient semer le doute sur un scénario attendu par les observateurs d'une première baisse des taux par l'institution de Francfort au printemps 2024.