«Jacques Delors ne se lassa jamais d'explorer pour réconcilier, en éclaireur, de frayer des alternatives, de bâtir des ponts», a déclaré le chef de l'Etat dans la cour des Invalides, lors d'une cérémonie solennelle en présence de nombreux dirigeants européens.
«Le visage de l'Europe d'aujourd'hui, Jacques Delors a contribué à le dessiner, trait par trait», a ajouté le président français en hommage au père de l'euro qui, à la tête de la Commission de 1985 à 1995, mis en place le marché unique, engagea la signature des accords de Schengen, lança le programme Erasmus, réforma la politique agricole commune...
Il a fait émerger «la possibilité d'une social-démocratie d'émancipation», a salué le chef de l'Etat. «La possibilité d'une Europe unie, celle de Schengen, d'Erasmus, de Maastricht, soudée par des valeurs communes, de Compostelle aux Balkans, de l'Atlantique à la mer Noire».
Espoir éphémère de la gauche
Emmanuel Macron, à quelques mois des Européennes de juin où le Rassemblement national est donné favori en France, a assuré que son chemin «se poursuit».
«Un chemin difficile, chemin de crête, celui qui s'éloigne des facilités et des faux-semblants, toujours en déséquilibre, tient la Nation et l'Europe, la force économique et la justice sociale, le réel et l'idéal», a-t-il ajouté.
Le président français a aussi rendu hommage à l'ancien ministre de l'Economie sous François Mitterrand (1981-1984), espoir éphémère de la gauche à la présidentielle de 1995, qui a «réconcilié le socialisme du gouvernement avec le marché et les Français avec l'économie».
Après l'éloge funèbre du chef de l'Etat, la sonnerie aux morts, la Marseillaise et l'Ode à la joie, l'hymne européen, ont retenti dans la cour des Invalides.
De nombreux dirigeants européens, dont le Premier ministre hongrois Viktor Orban, l'un des chefs de file du camp nationaliste en Europe, ont fait le déplacement.
Etaient également présents, aux côtés de la maire de Lille Martine Aubry, fille de Jacques Delors, le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le Premier ministre belge Alexander De Croo, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, les présidents du Conseil, de la Commission, du Parlement et de la Banque centrale européenne.