Éclipsant son grand rival américain Boeing, l'avionneur européen a pulvérisé son précédent record de 1503 commandes nettes datant de 2013, surfant sur les succès de ses monocouloirs de la famille A320 et ses long-courriers A350.
Hors annulations et modifications de commandes, habituelles dans cette industrie de temps long, Airbus a obtenu 2319 commandes brutes, dont 1835 A320 et 300 A350, là aussi un plus haut historique.
Confrontées à la nécessité de réduire leur empreinte environnementale pour atteindre la neutralité carbone en 2050 comme le secteur s'y est engagé, et à un trafic aérien mondial qui devrait doubler à cet horizon, les compagnies aériennes sont engagées dans un vaste mouvement de modernisation de leur flotte.
Pour assurer leur croissance future, elles s'efforcent de réserver au plus tôt les créneaux de livraisons disponibles auprès des avionneurs. Ceux-ci s'étirent jusqu'au début de la prochaine décennie.
Airbus s'est engagé dans une forte montée en cadence de sa production pour y répondre, mais connaît des difficultés persistantes d'une partie de sa chaîne de 18'000 fournisseurs, retardant les livraisons promises.
Le groupe est malgré tout parvenu à remettre 735 avions à ses clients en 2023, dépassant légèrement son objectif de 720.
L'an passé, Airbus, qui tablait déjà sur 720 appareils, avait dû renoncer à ses objectifs en fin d'exercice. Il n'en avait finalement livré que 661.
«C'est un résultat remarquable», s'est félicité le président exécutif d'Airbus Guillaume Faury, saluant dans le communiqué «des ventes exceptionnelles et des livraisons dans le haut de notre objectif».
La situation de l'avionneur européen contraste avec celle de Boeing. Son concurrent américain a lui aussi connu un bond de ses commandes (1314 commandes nettes, 1456 hors annulations et modifications) grâce au succès commercial du 737 MAX et du long-courrier 787, mais il demeure empêtré dans des problèmes de production et contrôle qualité et n'a livré que 528 appareils au cours de l'année.
La semaine dernière, un morceau de fuselage d'un 737 MAX d'Alaska Airlines s'est détaché en plein vol, sans faire de blessés mais ternissant à nouveau l'image de l'appareil après deux accidents liés à des défauts de conception qui avaient fait au total 346 morts en 2018 et 2019.