Une inflation élevée, autour de 30%, était attendue pour décembre, sous le double effet de la fin de l'encadrement des prix - que tentait de maintenir tant bien que mal le gouvernement précédent - et de la «digestion», c'est-à-dire la répercussion sur les étiquettes, de la dévaluation de plus de 50% du peso, actée le 12 décembre, deux jours après l'investiture de M. Milei.

«La principale poulie de transmission du processus inflationniste est le taux de change», a expliqué à l'AFP l'économiste Hernan Letcher.

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M. Milei a tenté de tempérer les craintes avant la parution de ces chiffres, estimant ces derniers jours qu'une inflation à 30% pour décembre serait, «certes, un chiffre effrayant», mais un «succès phénoménal», car, selon lui, le pays «se dirigeait vers 45%».

Tsunami de réformes

A sa prise de fonction le 10 décembre, le nouveau président argentin avait assuré qu'il n'y a «pas d'alternative à un choc» d'austérité budgétaire et que la situation allait «empirer dans un premier temps» avant que les efforts ne portent leurs fruits. Il estime que l'inflation pourrait être maîtrisée d'ici «12 à 24 mois».

Le gouvernement Milei a en un mois lancé un tsunami de réformes et projets de lois dérégulateurs, une fusée à plusieurs étages. Les premières mesures très concrètes se répercutent déjà dans le porte-monnaie des Argentins comme la dévaluation, la baisse des subventions aux transports et la fin de l'encadrement des prix et loyers.

En parallèle, il a publié un «méga-décret d'urgence» posant le cadre d'une dérégulation massive de l'économie, modifiant ou abrogeant plus de 300 normes. Ce décret est techniquement déjà en vigueur, mais sous réserve d'approbation ultérieure par le Parlement. Il fait l'objet de plusieurs recours en justice, laquelle a déjà retoqué provisoirement son volet «droit du travail», le suspendant dans l'attente d'un examen sur le fond.

Il a aussi envoyé au parlement un vaste train de 664 dispositions ou modifications de lois, donnant corps à son projet libéral dans le détail et affectant une multitude de domaines de la sphère publique et privée: du fiscal à l'électoral, à la journée de travail, au calcul des retraites, au contrôle de manifestations, à l'éducation. Cette «loi-omnibus» a commencé cette semaine à être débattue en commissions parlementaires.