La loi, bien qu'elle contienne quelques points positifs pour accélérer la transition énergétique, est «dangereuse pour la protection de la nature et du paysage en Suisse», a indiqué la Fondation Franz Weber dans un communiqué. Elle critique le fait que le Parlement ait donné la priorité à la production d'électricité sur pratiquement tous les autres intérêts, en autorisant de «graves atteintes» aux paysages et aux biotopes protégés.
Citée dans le communiqué, Vera Weber, présidente de la fondation, a estimé que «cela n'a absolument aucun sens, au nom du climat, de défricher des forêts, de couvrir les paysages alpins de panneaux solaires et d'inonder les biotopes pour l'énergie hydraulique». Le dépôt de signatures est un message clair, selon les référendaires: le peuple doit se prononcer sur cette loi.
Dans un communiqué, l'Union pour la nature et le paysage suisse a dit vouloir une «transition énergétique qui respecte la nature, le paysage et la démocratie». Elle appelle à soutenir le référendum pour que le Parlement élabore une nouvelle loi qui retient les points positifs mais élimine ceux néfastes. «Il faut réaliser la transition énergétique, mais pas n’importe comment.»
«Bon compromis»
Les milieux écologistes se retrouvent divisés. Dans un communiqué, les Vert-e-s disent soutenir la réforme, «un bon compromis» qui continue à prendre en compte les intérêts de la nature et du paysage. Ils parlent d'un référendum «irresponsable, qui menace la sécurité de l'approvisionnement en énergies renouvelables en Suisse».
Même son de cloche du côté du WWF. «Les avantages du projet l'emportent nettement. Toute forme de production d'énergie s'accompagne aussi d'effets indésirables.» La Fondation suisse de l'énergie (SES) défend aussi le projet, «central pour accélérer la transition énergétique et ainsi atteindre le zéro net carbone dans le secteur de l'énergie».
La vaste réforme, adoptée par le Parlement en septembre dernier, sert à mettre en ½uvre la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération. Le but est d'augmenter à long terme la production d'électricité. Des objectifs chiffrés de production ont été fixés pour 2035 et 2050.
Les grandes installations hydrauliques, photovoltaïques, éoliennes et de pompage-turbinage pourront être plus facilement construites. Désormais d'intérêt national, leur établissement primera sur la protection de la nature ou du paysage. Si les objectifs ne sont pas atteints, les installations plus petites obtiendront les mêmes passe-droits. La réforme contient une palette d'autres mesures.
La Chancellerie doit encore avaliser les signatures. Si le référendum aboutit, la votation devrait probablement avoir lieu en juin.