«Les sociétés ont été plus nombreuses à réaliser de petits et de plus grands projets de restructuration, à ajuster leurs sureffectifs», a détaillé le directeur général du cabinet de replacement von Rundstedt, Pascal Scheiwiller, mardi dans une étude.

Selon ce dernier, «la pénurie de main d'oeuvre qui touchait l'ensemble des branches et qui était due à la conjoncture s'est calmée, mais la pénurie structurelle touchant certains secteurs et emplois spécifiques reste critique».

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C'est surtout le domaine pharmaceutique et des sciences de la vie qui a eu recours à des restructurations, avec 30% des licenciements revenant à ce secteur, a souligné le cabinet dans son étude menée dans toute la Suisse auprès de 2182 personnes licenciées et 223 entreprises. Les sociétés dans la pharma «ressentent la pression (concurrentielle) de l'étranger et réduisent en conséquence leurs capacités en Suisse».

Le domaine de la finance a été plutôt peu touché par les suppressions de postes, ne comptabilisant que 15% du total des licenciements l'année dernière. Mais cela pourrait changer ces prochains mois avec les ajustements de capacités opérés au sein du géant bancaire UBS après l'absorption forcée de son rival Credit Suisse, prévient von Rundstedt.

Les fonctions de direction et les cadres, avec respectivement 17% et 34% des licenciements, ont été le plus touchées.

Augmentation de la durée de recherche d'emploi

Dans ce contexte devenu plus difficile, la concurrence a repris entre les différentes classes d'âges, alors que ce phénomène s'était atténué en raison de la forte demande enregistrées en 2021 et 2022. Quelque 80% des licenciements prononcés en 2023 ont ainsi concerné des employés plus âgés, principalement la classe d'âge des 40-50 ans (41%), suivie par les plus de 50 ans (39%). Les moins de 30 ans ne totalisent par contre que 2% des suppressions de postes.

La durée de recherche d'un nouvel emploi chez les plus de 50 ans atteint du coup 6,6 mois en moyenne, 6 mois chez les 40-50 ans et 5,6 mois pour les 30-40 ans. Pour les personnes âgées de moins de 30 ans, cette période atteint tout juste 3,1 mois.

Côté positif, 57% des employés ont profité d'un salaire plus élevé à leur nouveau poste, seuls 22% ayant dû accepter une baisse.

En 2024, cette tendance à la normalisation du marché de l'emploi en Suisse devrait se poursuivre, selon les experts de von Rundstedt. Les restructurations devraient de nouveau augmenter.