«Cet accord rassemblerait deux des principaux acteurs du marché britannique des télécommunications, essentiel au quotidien pour des millions de clients, d'entreprises et l'économie dans son ensemble», a fait valoir Sarah Cardell, la directrice générale de la CMA, dans un communiqué.

«La CMA évaluera l'impact que ce rapprochement entre rivaux pourrait avoir sur la concurrence avant de décider des prochaines étapes», a-t-elle ajouté. Le régulateur ouvre une enquête dite «de phase 1», qui pourra déboucher si elle l'estime nécessaire sur des investigations approfondies (phase 2).

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Cette enquête intervient après l'annonce mercredi soir par le gouvernement britannique que la participation d'Emirates Telecommunications Group (e&) dans Vodafone, dont il est devenu le premier actionnaire en 2022 et détient aujourd'hui 14,6%, représente selon lui un «risque pour la sécurité nationale».

Si Londres ne demande pas aux entreprises de revenir sur leur «partenariat stratégique», le gouvernement a notamment imposé la création d'«un comité de sécurité nationale pour superviser les travaux sensibles effectués par Vodafone» et indiqué que la composition du conseil d'administration du groupe serait soumise à «certaines exigences».

Dans le cadre de la fusion des opérations britanniques de Vodafone avec Three UK, l'opérateur de télécoms d'Hutchison au Royaume Uni, la CMA précise qu'elle ne se prononcera que sur les questions de concurrence. «Les problèmes de sécurité nationale relèvent du gouvernement britannique, qui peut choisir d'intervenir (...) s'il constate des problèmes», précise le régulateur dans son communiqué.

Vodafone et CK Hutchison espèrent grâce à la fusion créer le leader des télécommunications outre-Manche et un champion de la 5G, qu'ils espèrent valoriser à 16,5 milliards de livres (19,3 milliards d'euros). Mais cette opération doit encore être approuvée par les régulateurs. Avant le Brexit, la Commission européenne, qui veille au respect de la concurrence dans l'UE, avait ainsi mis son veto en mai 2016 au projet de rachat de O2 (détenu par l'espagnol Telefonica), par le conglomérat hongkongais Hutchison Whampoa (devenu CK Hutchison), propriétaire de Three.

Vodafone, en pleine restructuration, a indiqué en novembre être tombé dans le rouge lors de son premier semestre décalé, invoquant notamment un effet de comparaison défavorable après des cessions un an plus tôt.