D'octobre à décembre, Rémy Cointreau a écoulé pour 319,9 millions d'euros (un peu plus de 300 millions de francs) de bouteilles.
Pour le cognac, qui représente près de deux tiers de son chiffre d'affaires, les ventes ont dégringolé de 37%.
Le groupe met ce repli sur le compte de «la forte intensité promotionnelle» et de «la poursuite du déstockage» aux Etats-Unis. Les ventes aux grossistes se sont améliorées par rapport au deuxième trimestre de son exercice mais «restent encore en-deçà des attentes», souligne le groupe.
Parallèlement en Chine, Rémy Cointreau «a réalisé une réduction importante du niveau de ses stocks (de cognac) en amont de la préparation du nouvel an chinois».
Les ventes des autres alcools commercialisés par l'entreprise (la liqueur Cointreau, le spiritueux grec Metaxa, le rhum Mount Gay, le brandy français St-Rémy, ou le gin The Botanist) ont à peine augmenté, de 0,4%.
Elles sont portées par «une forte croissance des ventes aux Etats-Unis, notamment celles du gin The Botanist et de la liqueur Cointreau», souligne l'entreprise.
Les ventes de cognac comme de spiritueux ont pâti dans la région Europe Moyen Orient Afrique d'un essoufflement de la demande lié «au contexte inflationniste», note par ailleurs le groupe.
Rémy Cointreau prévoit désormais un chiffre d'affaires en repli de 20% en organique (sans prendre en compte les effets de change et d'éventuelles changements de périmètre) sur l'ensemble de son année décalée, soit dans le bas de la fourchette de ses précédentes prévisions.
Le groupe anticipe toujours une «baisse maîtrisée de la marge opérationelle courante en organique grâce à la mise en oeuvre d'un plan important de réduction des coûts estimé à environ 100 millions d'euros cette année».
Au premier semestre, les profits du groupe, qui avait dégagé des résultats records lors du précédent exercice, ont chuté de 50%.
Alors que Pékin a lancé début janvier une enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin, comme le cognac, importées de l'Union européenne (UE), Rémy Cointreau assure coopérer «pleinement» avec les autorités chinoises dans cette procédure «qui pourra durer un an et être prorogée de six mois».
«Convaincu de la conformité de ses produits et de ses pratiques commerciales aux réglementations chinoises et internationales, le groupe aborde les futures discussions avec confiance et diligence», a-t-il affirmé.
L'action du groupe a reculé de près de 20% depuis l'annonce de cette enquête le 5 janvier.