L'avocat du plaignant a confirmé que les jurés du tribunal civil de l'Etat de Pennsylvanie avaient attribué à leur client 2 milliards de dollars de dommages et 250 millions d'indemnité compensatoire. Le demandeur affirmait que son lymphome non hodgkinien, un cancer du système lymphatique, était lié à l'utilisation du Roundup, dont le principe actif est le glyphosate.
Le glyphosate a été classé, en 2015, «cancérogène probable» par le centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pour l'avocat, Bayer a fait de «mauvais choix dans ce dossier». «Le fait qu'ils n'aient pas cherché davantage à trouver un accord amiable est un mystère». Le groupe a réaffirmé son intention d'aller au procès à chaque fois qu'il est attaqué au sujet des effets supposés du Roundup.
165'000 procédures
Il a souligné avoir obtenu gain de cause dans plusieurs procédures récentes liées au Roundup, s'appuyant sur «des évaluations de régulateurs et de scientifiques qui continuent à considérer ce produit comme sûr».
A la mi-novembre, le jury d'un tribunal du Missouri a infligé à Monsanto 1,5 milliard de dollars de dommages-intérêts au bénéfice de trois Américains qui avaient, eux aussi, imputé leur lymphome non hodgkinien à des années d'utilisation du Roundup. Le groupe a également fait appel de cette condamnation.
Selon Bayer, 113'000 des quelque 165'000 procédures entamées contre Monsanto et liées au désherbant ont été résolues ou déclarées irrecevables, à ce jour.
En juin 2020, le géant pharmaceutique et biotechnologique a conclu un accord amiable couvrant, selon l'entreprise, environ 75% des 125'000 actions alors en cours. La transaction prévoyait le versement d'une somme totale comprise entre 10,1 et 10,9 milliards de dollars.
Bayer a aussi consacré 400 millions de dollars à l'indemnisation de personnes exposées à un autre herbicide, le dicamba, et 820 millions pour des contentieux liés aux PCB (polychlorobiphényles), polluants dits éternels.