A la Bourse suisse vers 11h42, la nominative Holcim s'appréciait de 4,0% à 66,74 francs, au firmament d'un indice vedette SMI en petite hausse de 0,23%.

«Si certains investisseurs pariaient sur un ralentissement du rythme de transformation d'Holcim au sortir de trois ans d'activité soutenue sur le front des fusions et acquisitions, l'intention d'émanciper les activités nord-américaines démontre la concentration de la direction sur la création de valeur», a salué Mark Diethelm pour Vontobel. L'analyste reconduit sa recommandation à l'achat d'un titre dont il perçoit toujours une juste valorisation à terme de 75,00 francs.

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L'opération doit permettre d'accélérer la croissance des activités outre-Atlantique, avec un pilotage plus local. Le reste des activités s'assimile selon l'expert de la banque de gestion zurichoise à une «vache à cash», présentant des opportunités de consolidation.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) se montre, sous la plume de Martin Hüsler, satisfaite du choix de Miljan Gutovic pour remplacer Jan Jenisch au faîte de la direction générale. Les experts de l'établissement calculent une valorisation d'entreprise de 51 à 59 milliards de francs, qui une fois apurée de l'endettement devrait se traduire par un cours de Bourse de 75 à 88 francs. Il reste ainsi déjà de la marge sur le cours actuel et la recommandation «surpondérer» reste de d'actualité.

Sven Edelfeltm chez Oddo BHF relève son objectif de cours à 70 francs contre 60 francs, sans toutefois se départir de son appréciation neutre du titre. Les grandes manoeuvres nord-américaines pourraient inverser la préférence que semblent caresser nombre d'investisseurs pour le titre du concurrent allemand Heidelberg Materials, soupçonne l'analyste.

Un Australien à la barre

Le groupe prévoit d'autonomiser la totalité de ses activités outre-Atlantique, sous forme de spin-off, afin de «soutenir la croissance à long terme dans un marché nord-américain en croissance rapide», a-t-il détaillé dimanche dans un communiqué. «Nous allons accélérer la croissance et dégager de la valeur pour nos actionnaires», a souligné le président et directeur général Jan Jenisch, cité dans le document.

La structure finale de la future entité devra être dévoilée en seconde partie d'année. Une assemblée générale extraordinaire devra par ailleurs valider l'opération au premier trimestre 2025. Cette future cotation aux Etats-Unis ne doit rien changer à celle de Holcim à la Bourse suisse.

Selon M. Jenisch, l'activité en Amérique du Nord a dégagé l'année dernière un chiffre d'affaires de 11 milliards de dollars et un résultat d'exploitation de 2 milliards, profitant notamment des programmes d'infrastructures publics.

D'ici 2030, la nouvelle entité américaine doit réaliser des ventes supérieures à 20 milliards et un bénéfice d'exploitation (Ebit) de 5 milliards.

La direction veut continuer à investir dans les deux sociétés, misant autant sur la croissance interne que sur de petites acquisitions, a souligné M. Jenisch. Ce dernier a souligné que cette scission d'activité n'aura pas d'impact sur l'emploi en Suisse.

Miljan Gutovic va par ailleurs devenir le prochain directeur général de Holcim à partir du 1er mai, succédant à Jan Jenisch qui pourra se concentrer sur ses fonctions de président. Ressortissant australien, M. Gutovic est membre du comité exécutif de Holcim depuis 2018 et a notamment occupé les fonctions de responsable de la région Moyen-Orient et Afrique, ainsi que de l'Europe.