«Fujitsu traite cette affaire avec le plus grand sérieux et présente ses profondes excuses aux anciens responsables des agences postales et à leurs familles», a déclaré le directeur financier Takeshi Isobe lors d'une conférence de presse en ligne sur les résultats trimestriels du groupe.
«L'enquête britannique, à laquelle notre filiale au Royaume-Uni coopère totalement, examine des événements complexes qui se sont déroulés pendant de nombreuses années», a-t-il rappelé.
Fujitsu espère que cette procédure indépendante aboutisse «rapidement» et garantisse «un résultat juste pour les victimes», a-t-il ajouté.
Paul Patterson, le directeur de Fujitsu Europe, s'était déjà excusé mi-janvier au nom du groupe pour ce scandale devant une commission parlementaire britannique, et avait reconnu l'«obligation morale» de Fujitsu de participer aux indemnisations des victimes.
M. Isobe a aussi reconfirmé que Fujitsu allait s'abstenir de participer aux appels d'offres de contrats publics au Royaume-Uni tant que les conclusions de l'enquête ne seront pas connues dans les grandes lignes.
Ce scandale a été décrit par le Premier ministre britannique Rishi Sunak comme «l'une des plus grandes erreurs judiciaires» de l'histoire du Royaume-Uni.
Entre 1999 et 2015, près d'un millier de responsables d'agence du Post Office britannique ont été poursuivis à tort pour vol sur la base d'informations erronées du logiciel Horizon de Fujitsu qu'ils utilisaient.
Les dirigeants du service postal, refusant de reconnaître des problèmes avec le logiciel, avaient forcé des postiers à rembourser les manques à gagner comptables faussement créés, menant beaucoup d'entre eux à la ruine. Certains ont été emprisonnés et quelques-uns se sont même suicidés.
Le fait de suspendre sa participation à des appels d'offres au Royaume-Uni pourrait peser sur les résultats du groupe à l'avenir, mais pour l'instant Fujitsu ne prévoit pas de réduire ses effectifs dans le pays, a prévenu son directeur financier.
La priorité du groupe est de redresser son image de marque, très abîmée au Royaume-Uni par ce scandale. «Nous ferons de notre mieux pour améliorer notre contrôle qualité afin de pouvoir fournir des systèmes avec la plus grande crédibilité», a assuré M. Isobe.