Cette remontée d'un indicateur clef pour le secteur manufacturier, pilier de l'économie allemande, intervient après plusieurs mois de baisse ou de stagnation. C'est bien mieux que le léger recul attendu par les analystes sondés par la société Facset.

«Ce chiffre comme un feu d'artifice de la Saint-Sylvestre en retard» montre qu'«il ne faut pas enterrer l'espoir d'un tournant positif en début d'année», a commenté Jens-Oliver Niklasch, de la banque LBBW.

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«Il y a enfin une vague lumière au bout de ce qui ressemble de plus en plus à un très long tunnel», pour l'économie allemande, observe Carsten Brzeski, économiste chez ING.

Cette forte hausse de décembre s'explique «par un volume très élevé de commandes importantes dans un certain nombre de secteurs», notamment des commandes d'avions.

Dans le détail, les prises de commandes ont ainsi plus que doublé en décembre (+110,9 %) dans le secteur des autres matériels de transport (avions, bateaux, trains). Les secteurs de la métallurgie (+18,0%) et la fabrication d'équipements électriques (+38,7%) ont également eu un impact positif sur le résultat global.

En revanche, les entrées de commandes ont diminué dans les secteurs importants que sont l'industrie automobile (-14,7%), la construction de machines (-5,3%) et l'industrie chimique (-3,7 %).

Les commandes intérieures ont augmenté de 9,4%. Les commandes de l'étranger ont augmenté de 8,5 %, avec une hausse de 34,5 % pour celles de la zone euro et une baisse de 7,5 % pour celles hors zone euro.

L'Allemagne a connu l'une des plus mauvaises performances économiques de la zone euro en 2023 avec une contraction du PIB de 0,3% et une fin d'année particulièrement mauvaise. L'activité est plombée par les difficultés de l'industrie qui souffre de prix d'énergie et de taux d'intérêt élevés, ainsi que du ralentissement de la demande chez ses grands clients comme la Chine.

Sur l'ensemble de l'année 2023, les prises de commandes corrigées des variations calendaires ont d'ailleurs baissé de 5,9 % par rapport à l'année précédente, indique Destatis.

L'année 2024 a mal commencé, à l'aune du moral des patrons encore en berne en janvier, selon l'institut économiques Ifo. Cet institut table sur un repli du PIB au premier trimestre de 0,2%, qui conduirait l'Allemagne à une récession technique (deux trimestres d'affilée de baisse de l'activité).

Les exportations allemandes ont baissé de 4,6% en décembre sur un mois, nettement plus qu'attendu.

Il faudra donc «encore beaucoup d'autres publications de données positives pour signaler un rebond significatif de l'économie allemande», commente M. Brzeski.

Le ministère allemand de l'Economie a qualifié mardi de «faible» l'évolution de la conjoncture industrielle en Allemagne au premier trimestre, même si «une reprise conjoncturelle progressive devrait s'amorcer au cours du reste de l'année».