La multinationale met en exergue dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi une potentielle combinaison de cette substance et de son propre ruxolitinib, commercialisé sous les marques Jakavi/Jakafi, en première ligne de traitement contre cette maladie. Un dépôt de demande d'homologation devant l'Agence américaine des médicaments (FDA) est d'ores et déjà prévu en seconde moitié d'année, alors que le duo de traitements a récemment atteint l'objectif fixé dans le cadre d'une étude de phase III.

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Novartis a fixé à 65% le seuil d'acceptation requis pour considérer l'offre publique d'achat, laquelle doit renforcer le domaine thérapeutique «prioritaire» en oncologie, comme un succès. L'acquisition doit aussi étoffer la présence mondial du géant rhénan en hématologie. Novartis précise collaborer de longue date avec le laboratoire biopharmaceutique établi à Planegg près de Munich, fondé en 1992 et coté depuis 1999 à la Bourse de Francfort.

La transaction reste subordonnée à l'obtention des autorisations réglementaires usuelles et devrait être finalisée au cours du premier semestre 2024. La direction et le conseil d'administration de Morphosys ont l'intention de recommander aux actionnaires de l'entreprise bavaroise d'accepter l'offre, sous réserve de l'examen détaillé de cette dernière.

Acquisition jugée pertinente

La transaction ne comprend pas le Monjuvi (tafasimatab), le seul traitement actuellement homologué de Morphosys, issu d'une collaboration entre le laboratoire bavarois et Incyte. Ce dernier l'a racheté pour 25 millions de dollars. Ce médicament est administré en association avec le lénalidomide à des adultes atteints d'un lymphome diffus à grandes cellules B récidivant ou réfractaire.

Cancer du sang, la myélofibrose appartient elle à un groupe de maladies appelées néoplasmes myéloprolifératifs - causé par des anomalies génétiques dans les cellules souches de la moelle osseuse. Il se caractérise par une hypertrophie de la rate, une anémie, une altération du microenvironnement de la moelle osseuse entraînant une fibrose, et des symptômes débilitants associés à la maladie, notamment une fatigue intense, des sueurs nocturnes, des démangeaisons, une augmentation des saignements et des douleurs importantes. Pour de nombreuses personnes atteintes de myélofibrose, la combinaison des symptômes a souvent un impact sévère sur leur qualité de vie, poursuit Novartis.

Si les investisseurs ont dans un premier temps jeté un regard bienveillant à l'offre de Novartis, la nominative du géant bâlois était emportée par la vague négative qui submergeait le SMI. Vers 10h30, le titre notait à 90,03 francs, en repli de 0,4%, alors que l'indice phare cédait 0,43%. A Francfort, l'action Morphosys décollait elle de près de 15%, se rapprochant du prix offert de 68 euros, à 65,94 euros. Elle avait déjà bondi de plus d'un tiers lundi.

Les analystes ont dans l'ensemble souligné la pertinence stratégique des plans du géant rhénan. Les experts de JPMorgan relèvent que Novartis détient les droits hors Etats-Unis du traitement standard actuel de la myélofibrose, le Jakafi. «Par conséquent, l'acquisition des droits mondiaux pour le pélabrésib est très judicieuse d'un point de vue stratégique, car elle s'appuie sur la présence existante de Novartis en hématologie», écrivent les experts de la banque américaine.

La ZKB souligne que les chances d'obtenir une autorisation de mise sur le marché pour le pélabrésib sont élevées. En outre, Morphosys dispose de nombreux produits en partenariat, y compris avec Novartis.