«Nous avons acquis Credit Suisse dans le cadre de l'une des plus importantes opérations dans l'histoire du secteur bancaire», a résumé le directeur général Sergio Ermotti. Un coup de tonnerre s'est en effet produit l'année dernière avec l'absorption, ordonnée par les autorités helvétiques, en mars 2023 de la banque aux deux voiles alors au bord de la faillite par sa concurrente et voisine de la Bahnhofstrasse.

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Depuis, le patron tessinois, revenu d'urgence aux commandes d'UBS après avoir assuré la présidence de Swiss Re, s'affaire à gérer cette méga fusion. Dans un message vidéo diffusé mardi, il en a esquissé les grandes étapes: dans une première phase, UBS a stabilisé les activités de Credit Suisse et mis fin aux aides publiques.

Dans une seconde phase, le groupe va s'atteler à la restructuration et l'optimisation des activités rachetées. L'ambition de la banque est de devenir le numéro un mondial de la gestion de fortune avec plus de 5000 milliards de dollars d'avoirs investis dans ce domaine d'ici 2028, a souligné M. Ermotti.

Pour parachever cette intégration, la direction a relevé son objectif de réduction des coûts, tablant désormais sur 13 milliards de dollars d'économies d'ici fin 2026, contre 10 milliards précédemment visés, dont près de la moitié devrait être atteinte cette année.

UBS a encore raboté le nombre de ses salariés. Fin décembre dernier, le groupe comptait ainsi 112'842 équivalents temps plein, un chiffre en baisse de 2,7% comparé au troisième trimestre 2023. Depuis fin 2022, quelque 17'000 postes ont été supprimés.

Reprise des rachats d'actions ___

Dans ce contexte, les résultats financiers sont fortement influencés par l'intégration de Credit Suisse, rendant une comparaison annuelle peu pertinente.

La perte avant impôts pour l'ensemble de la nouvelle entité s'est établie à 751 millions de dollars (653 millions de francs) entre octobre et fin décembre, a annoncé l'établissement zurichois dans un communiqué. Ce montant inclut une perte de 508 millions liée à la participation dans le groupe financier SIX et des coûts d'intégration de 1,8 milliard.

Pour l'ensemble de l'exercice écoulé, UBS a enregistré un résultat avant impôts de 29,9 milliards et un bénéfice net de 29,0 milliards, après 7,6 milliards en 2022.

Les actionnaires se verront proposer un dividende de 0,70 dollar par action, en hausse comparé au 0,55 dollar perçu au titre de 2022. Les détenteurs de parts profiteront aussi de la reprise du programme de rachat d'actions en seconde partie d'année avec un objectif de jusqu'à 1 milliard en 2024.

Ces chiffres-clés sont mitigés comparés aux prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP. Alors que le résultat net est meilleur qu'anticipé, la perte avant impôts est plus élevée. Le dividende était quant à lui seulement attendu à 0,58 dollar.

La direction a également confirmé les autres objectifs financiers à l'horizon 2026, notamment un rendement des fonds propres durs (RoCET1) autour de 15%, un ratio de fonds propres durs (CET1) d'environ 14% et un rapport ajusté entre les revenus et les coûts en dessous de 70%, contre 93% actuellement.