Ce résultat, publié mercredi, dépasse largement le consensus des analystes de Factset qui tablaient sur 1,29 milliard d'euros. En 2022, la plus vieille banque du monde avait essuyé une perte de 178,4 millions d'euros.
Avec deux ans d'avance sur les objectifs de son plan stratégique, MPS distribuera ainsi à nouveau des dividendes, au titre de ses résultats de 2023. Le coupon s'élève à 0,25 euro par action, pour un montant total de 315 millions d'euros.
Au quatrième trimestre, la banque de Sienne a septuplé son bénéfice net qui est passé à 1,12 milliard d'euros, un résultat là aussi nettement supérieur aux attentes.
Les revenus ont grimpé de 21,7% à 3,79 milliards d'euros en 2023, signe d'un net redressement de Monte dei Paschi, considérée longtemps comme le maillon faible du secteur bancaire italien.
La banque dirigée par Luigi Lovaglio est ainsi allée au-delà de son objectif d'engranger un bénéfice net de «plus de 1,1 milliard d'euros» en 2023, grâce aux revenus engendrés par la hausse des taux d'intérêt et à la baisse des provisions pour risques judiciaires.
«Escalader une montagne»
Remettre à flot Monte dei Paschi avec le poids des litiges judiciaires, «c'était comme escalader une montagne avec un sac à dos très lourd», a commenté M. Lovaglio lors d'une conférence avec les analystes.
Après une série de jugements de tribunaux en faveur de Monte dei Paschi, la banque a pu libérer au quatrième trimestre des provisions de 466 millions d'euros, ce qui a soutenu le bénéfice net.
L'un des anciens présidents de MPS, Alessandro Profumo, condamné en octobre 2020 à six ans de prison pour manipulation de cours et fausse communication, a été ainsi acquitté en décembre en appel.
Désormais, «nous pouvons accélérer le rythme et concentrer notre attention sur les activités commerciales», a fait valoir M. Lovaglio.
Le revenu net d'intérêts a bondi de 49,3% à 2,29 milliards d'euros en 2023, dans un contexte de hausse des taux sur les marchés.
A l'inverse, les commissions ont reculé de 3,1% à 1,32 milliard d'euros.
Quant aux perspectives pour 2024, la banque prévoit un revenu net d'intérêts «résilient» malgré la probable baisse des taux et un bénéfice avant impôts supérieur à celui de 2023, qui a atteint 1,7 milliard d'euros.
Côté dividendes, MPS promet un taux de distribution de 50% sur le bénéfice avant d'impôts de 2024, hors provisions pour risques judiciaires.
Ces annonces ont été saluées par la Bourse de Milan, où le titre grimpait de 5,49% à 3,55 euros peu avant 11h00 (10h00 GMT).
Solidité financière
Monte dei Paschi avait bouclé en novembre 2022 une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros, visant à renforcer ses fonds propres.
Grâce à cet apport de capitaux frais, le ratio de fonds propres CET1, qui mesure la solidité financière de la banque, a augmenté à 18,1% fin décembre, compte tenu du versement de dividendes, contre 15,6% un an auparavant.
«C'est l'un des ratios les plus élevés dans le secteur bancaire en Europe», a commenté M. Lovaglio. Il est supérieur à ceux des deux premières banques italiennes, Intesa Sanpaolo (13,7%) et UniCredit (15,8%).
A l'époque au bord d'une faillite retentissante, MPS avait dû être renflouée en 2017, à hauteur de 5,4 milliards d'euros, par l'État italien qui en est devenu le principal actionnaire.
Le ministère de l'Economie avait annoncé en novembre avoir cédé sur les marchés 25% du capital de MPS, dont il détenait auparavant 64%, pour un montant de 920 millions d'euros.
Rome, qui doit se retirer du capital de MPS afin de satisfaire aux exigences de la Commission européenne, cherchait à vendre une partie de sa participation à des investisseurs, faute d'avoir trouvé un repreneur.
A l'issue de la transaction, la part de l'Etat dans MPS est passée à 39,23%, et d'autres cessions devraient suivre.