Le groupe a enregistré une perte nette de 623 millions d'euros (environ 585,21 millions de francs), après un bénéfice de 192 millions sur l'exercice 2021/22, a-t-il indiqué mercredi.
La décision de justice de décembre «génère une perte de 450 millions», a indiqué Pascal Lemaire, directeur financier lors de la présentation des résultats annuels.
Lors de sa condamnation en appel, Servier a écopé d'une amende de plus de 9 millions d'euros et devra rembourser plus de 415 millions d'euros à la Sécurité sociale et aux mutuelles.
Il a été reconnu coupable de tromperie aggravée, homicides et blessures involontaires, obtention frauduleuse d'autorisation administrative et escroquerie pour avoir commercialisé le Mediator, un antidiabétique utilisé comme coupe-faim à l'origine d'un des plus retentissants scandales de santé publique en France.
Le reste de sa perte sur l'exercice 2022/23 s'explique par le paiement «en anticipation» de versements complémentaires à Agios Pharmaceuticals, une biotech américaine qui lui a vendu en 2020 sa division oncologie. Ces versements sont dûs au titre du «succès clinique» de l'anticancéreux vorasidenib.
Le laboratoire s'est dit mercredi toutefois «confiant» dans sa capacité à atteindre ses objectifs pour 2025 : un chiffre d'affaires de 6 milliards d'euros et un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 1,3 milliard d'euros.
«Dès l'année prochaine, n'ayant plus les impacts négatifs de Mediator, nous retournerons dans le vert», a assuré Pascal Lemaire.
Sur 2022/23, le chiffre d'affaires a progressé de 9,2% par rapport à l'exercice précédent, à 5,327 milliards d'euros.
Il a notamment été porté «par la croissance du volume des ventes des médicaments» (originaux et génériques) à travers le monde à hauteur de 11,4%, malgré un impact défavorable des taux de change, indique Servier, qui a pu aligner ses prix sur l'inflation «dans certains pays».
L'activité cardio-métabolisme et maladies veineuses du groupe représente plus de la moitié (52,8%) de son chiffre d'affaires, avec une croissance de 7,4% du Daflon (traitement de l'insuffisance veineuse) qui reste le premier médicament de Servier, avec des ventes avoisinant les 600 millions d'euros.
Le laboratoire, qui cible des cancers difficiles à traiter, comme les cancers digestifs, pédiatriques, du sang et les tumeurs cérébrales, a encore accéléré dans l'oncologie, dont la part représente désormais 20,2% du chiffre d'affaires, contre 17,4% lors de l'exercice précédent.