Le bénéfice net a progressé de 37% à 2,5 milliards d'euros (2,35 milliards de francs), dépassant légèrement les attentes des analystes. Mais le résultat de 2022 avait été plombé par la cession précipitée de la filiale russe Rosbank et il aurait dépassé sans cet événement lié à l'invasion russe de l'Ukraine les 5 milliards déjà largement atteints en 2021.

Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires, a baissé de 7,6% l'an dernier par rapport à 2022, à 25,1 milliards d'euros.

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Les chiffres de 2022 ont été recalculés pour tenir compte d'un changement de normes comptables et d'une nouvelle répartition des activités au sein du groupe.

«2023 était une année de transition et de transformation», a résumé dans un communiqué le directeur général Slawomir Krupa - arrivé en mai -, saluant «la dynamique exceptionnelle de BoursoBank» (ex-Boursorama), «la force (des) franchises dans la Banque de grande clientèle et de Solutions investisseur» et «la performance (des) activités bancaires internationales dans toutes les régions».

«2023 a été marquée par une forte baisse de la marge d'intérêt dans la Banque de détail en France et des coûts d'intégration de LeasePlan élevés» (une entreprise de crédit-bail automobile rachetée en 2022 et fusionnée avec sa filiale ALD Automotive pour former Ayvens), a-t-il déploré.

Comme ses concurrentes françaises, la banque de détail - dont les réseaux Société Générale et Crédit du Nord ont fusionné sous l'enseigne SG - a plutôt pâti de la hausse des taux d'intérêts, ayant surtout placé des prêts à taux fixe lorsqu'ils étaient bas alors que ses coûts de financement ont augmenté.

Facteur aggravant, la banque au logo rouge et noir s'était couverte en 2022 contre une baisse des taux, alors qu'ils ont augmenté.

1 milliard aux actionnaires

Le PNB des activités françaises de banque de détail, banque privée et assurance a baissé de 13%, à 8 milliards d'euros, pour un résultat net en recul de 57% à 610 millions.

Dans cette division, les assurances, et surtout BoursoBank se portent bien, selon la direction. La banque en ligne a gagné 26% de clients l'an dernier, et a dépassé le cap des 6 millions en janvier 2024.

Les réseaux de banque de détail à l'international, groupés avec les services de mobilité et de leasing, font bonne figure. Mais cette division est plombée par l'intégration de LeasePlan: si le chiffre d'affaires augmente de 4,5% à 8,5 milliards d'euros, le bénéfice recule de 16% à 1,6 milliard.

Le PNB des métiers de banque de financement et d'investissement est en baisse de 5% «en raison de conditions de marché moins favorables», à 9,6 milliards d'euros, avec un résultat net à peu près stable à 2,3 milliards.

A côté de ces performances mitigées, d'autres activités centrales regroupées dans une entité baptisée «Hors Pôles» perdent 2 milliards d'euros au lieu de 3,8 milliards l'année précédente, ce qui permet au résultat global de progresser sur l'année.

Société Générale compte réaliser en 2024 500 millions d'économies sur les 1,7 milliard d'euros annoncés en septembre par M. Krupa. La direction a annoncé lundi la prochaine suppression de 947 postes au siège parisien, mettant en exergue «des coûts structurellement trop élevés».

Quant au coût du risque - c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis -, il représentait l'an dernier 0,17% des encours. Il devrait monter entre 0,25 et 0,30% cette année, suivant une tendance générale de retour à des niveaux pré-Covid.

Souvent présentée comme «la plus petite des grandes banques françaises», Société Générale compte reverser cette année 1 milliard d'euros à ses actionnaires, avec la distribution d'un dividende en numéraire de 90 centimes, assorti d'un programme de rachat d'actions d'environ 280 millions d'euros, équivalent à environ 35 centimes par action.

La direction table cette année sur une croissance d'au moins 5% du produit net bancaire par rapport à 2023, et un taux de rentabilité des capitaux propres (ROTE) de plus de 6%, contre 4,2%.