La Suisse dispose d'«un très bon système de santé», estime l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans un communiqué. Néanmoins, «les multiples systèmes et processus sont trop peu coordonnés, et les données ne peuvent pas toujours transiter sans problème d’un support à l’autre».
Mme Baume-Schneider a souligné lors de son discours à la Conférence, sous le thème «connectés et unis», la nécessité d'une «transformation numérique» en vue notamment de meilleurs échanges entre tous les acteurs du système.
«La numérisation rend la santé plus participative, plus personnalisée, plus efficace et prévoyante. Elle peut améliorer beaucoup de choses», a dit la conseillère fédérale.
Eviter les doublons
Le programme Digisanté doit permettre d'améliorer la situation des patients et d'obtenir des données de qualité pour le diagnostic, le traitement, les soins, la facturation, le pilotage et la recherche, relève le communiqué.
Aujourd'hui, en raison de la coordination lacunaire, il arrive qu’une même indication doive être saisie plusieurs fois, que des tests et des analyses soient refaits et que les informations ne puissent être transmises. Le développement du «digital», estime Mme Baume-Schneider, joue «un rôle clé dans l’amélioration de la sécurité des patients ou encore dans l’allègement de la charge de travail des professionnels de la santé».
L'enjeu est aussi international. Responsable du domaine Innovation à l’Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé, Dimitra Panteli a donné un point de vue global et souligné l’importance, pour la Suisse, de tenir compte des standards internationaux.
Adrien Bron, secrétaire général du département de la santé et des mobilités du canton de Genève, a décrit de son côté la façon dont cinq cantons romands ont réuni leurs forces dans une convention intercantonale pour promouvoir la numérisation du système de santé. Ils regroupent les coûts et les ressources, partagent leurs expériences et se positionnent comme des acteurs majeurs.
L'OFSP rappelle que le dossier électronique du patient (DEP) est déjà disponible. Il permet de stocker toutes les informations importantes sur la santé au même endroit et de les consulter simplement, en tout temps et de façon sécurisée. «Tout le monde en profite, qu’il s’agisse des patients, des proches ou des professionnels de la santé.»
La stratégie Santé2030 de la Conflédération vise à promouvoir le dialogue entre les acteurs concernés, via notamment cette conférence organisée tous les deux ans.