«La faiblesse de la demande étrangère, les tensions géopolitiques persistantes et les prix élevés de l'énergie» ont plombé la première économie européenne, après deux trimestres consécutifs de stagnation, a commenté l'institut de statistique Destatis, dans un communiqué.
Ces chiffres confirment une première estimation de Destatis fin janvier.
Sur l'ensemble de l'année 2023, l'économie allemande s'est aussi contractée de 0,3%, avait annoncé Destatis plus tôt dans le mois.
L'Allemagne fait nettement moins bien que la moyenne de la zone euro, qui a atteint une croissance de 0,5% en 2023, selon Eurostat, avec des hausses pour la France, l'Espagne ou l'Italie.
Le pays est plombé par la crise de son puissant secteur industriel, qui représente environ 20% de la richesse produite.
Elle souffre depuis la guerre en Ukraine des coûts de l'énergie trop élevés avec la fin des livraisons de gaz russe et des taux d'intérêts établis à un haut niveau par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui freine la demande et les investissements.
Au dernier trimestre 2023, les investissements dans la construction ont ainsi diminué de 1,7% et les investissements en équipement de 3,5%, selon Destatis.
Le commerce international, plombé notamment par une Chine au ralenti, ne permet pas de compenser la faible demande domestique ni de maintenir le haut niveau d'exportation qui faisait la force de l'économie allemande.
A cela s'ajoute le handicap d'une pénurie de main d'oeuvre, avec des milliers de postes vacants et une transition climatique difficile pour de nombreuses branches, qui estiment qu'elles n'ont pas autant de subventions que leurs concurrents, notamment américains.
Après ce mauvais résultat de fin d'année, le démarrage de 2024 est également inquiétant.
Le PIB devrait «à nouveau légèrement diminuer au premier trimestre 2024», a prévenu mi-février la Banque fédéral allemande, alors que les commandes dans l'industrie et le bâtiment sont en baisse.
Cette situation «est un défi, un défi extrême», a déclaré mercredi le ministre de l'Économie Robert Habeck.