Selon les images satellite de l'Institut brésilien de recherches spatiales (INPE), 2940 incendies ont été comptabilisés au cours du mois, 67% de plus que les 1761 feux qui avait été enregistrés en février 2007, le précédent record.

Le chiffre de février 2024 est quatre fois plus important que celui relevé durant le même mois l'an dernier.

La plus grande forêt tropicale de la planète est l'un des écosystèmes les plus importants au monde pour stabiliser le climat mondial menacé par le réchauffement.

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«Le facteur climatique joue assurément un rôle fondamental» dans cette flambée d'incendies, qui se concentrent dans le nord de la région, a dit à l'AFP Ane Alencar, directrice scientifique de l'ONG Institut de recherche environnementale d'Amazonie (IPAM Amazonia).

«Nous avons vu la Terre battre record sur record de température. Chaque année est l'année la plus chaude, et c'est en synergie avec les phénomènes climatiques», a-t-elle ajouté.

Sécheresse historique

Une sécheresse historique a frappé l'Amazonie entre juin et novembre 2023, affectant des millions de personnes dans tout le bassin amazonien, attisant d'énormes incendies de forêt, réduisant les principaux cours d'eau et causant des ravages catastrophiques sur la faune.

Ce «stress» environnemental, a affirmé Mme Alencar, «produit toutes les conditions nécessaires pour que chaque incendie se transforme en grand incendie».

Cependant, «les feux ont probablement été initiés par des personnes dans leurs travaux agricoles», estime cette responsable dont la structure fait partie du réseau Observatoire du climat.

Certains experts ont suggéré que le phénomène météorologique naturel El Nino était à l'origine de la sécheresse de l'an dernier en Amazonie.

Pollution carbonée

Mais une étude menée par des scientifiques du World Weather Attribution (WWA), publiée en janvier, a conclu que le changement climatique causé par la pollution carbonée émise par la planète en était le principal responsable.

Revenu au pouvoir en janvier 2023, le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a pu se targuer d'une baisse drastique de la déforestation en un an.

Son gouvernement met en cause la pratique répandue des incendies parmi les acteurs de l'agro-négoce, pour préparer la terre aux cultures ou à l'élevage. «Il n'y a pas de feu naturel en Amazonie», disait en octobre la ministre brésilienne de l'Environnement Marina Silva.