Des milliers de députés sont réunis cette semaine à Pékin pour la session annuelle du Parlement. C'est traditionnellement l'occasion pour le gouvernement de présenter les grandes lignes de sa politique sociale et économique pour 2024.

«Les conditions favorables au développement économique de la Chine l'emportent sur les facteurs défavorables», a estimé mercredi lors d'une conférence de presse organisée en marge de l'événement Zheng Shanjie, le planificateur en chef de l'économie nationale.

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«La tendance à la reprise économique sera consolidée et renforcée», a souligné M. Zheng, qui est le président de la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC), l'agence chinoise de gestion macroéconomique.

Il se trouvait aux côtés du gratin des responsables économiques nationaux, avec le ministre du Commerce (Wang Wentao), celui des Finances (Lan Fo'an), le gouverneur de la banque centrale (Pan Gongsheng) et le patron de l'autorité de régulation des marchés (Wu Qing).

La session parlementaire de cette année est particulièrement scrutée par la presse, les investisseurs et les Chinois ordinaires, dont beaucoup estiment que leur pouvoir d'achat a été entamé ces dernières années.

«Nombreuses difficultés»

Ils sont en attente de signes rassurants pour la deuxième économie mondiale, aux prises avec une crise de l'immobilier, des exportations en berne, une consommation faible et un chômage élevé chez les jeunes.

«Nous sommes également parfaitement conscients que dans le processus visant à atteindre les objectifs escomptés, nous serons encore confrontés à de nombreuses difficultés et défis» en 2024, a nuancé Zheng Shanjie.

Il a notamment cité «l'environnement extérieur qui pourrait devenir plus complexe» ou encore les «risques économiques latents» dans certains secteurs.

Le ministre du Commerce, Wang Wentao, s'est également inquiété mercredi lors de la conférence de presse de «pressions baissières» sur la croissance mondiale.

Les exportations, qui sont généralement un levier de croissance très important pour l'économie chinoise, ont chuté l'année dernière pour la première fois depuis 2016.

Une conséquence de la baisse de la demande mondiale en biens chinois, dans un contexte d'inflation dans les économies développées, mais aussi dans une moindre mesure des frictions Pékin-Washington.

La Chine peine dans ce contexte à donner un coup de fouet à sa croissance.

Point-presse annulé

Le ministre du Commerce Wang Wentao a confirmé mercredi que malgré une reprise des exportations chinoises au cours des deux premiers mois de 2024, le mois de mars serait probablement marqué par une nouvelle baisse.

«Mais la tendance générale est à la hausse», a-t-il souligné.

Le Premier ministre Li Qiang avait fixé mardi un objectif «d'environ 5%» de croissance du PIB chinois cette année.

Ce taux ferait rêver nombre de nations développées, mais il reste pour la Chine bien loin de l'expansion fulgurante qui l'a propulsée ces dernières décennies vers les sommets de l'économie mondiale.

Cet objectif de hausse du PIB est également identique à celui de l'an passé. S'il reste l'un des plus bas depuis les années 1990, il n'en sera pas moins «difficile à atteindre», a reconnu Li Qiang.

La Chine a annoncé cette semaine que son Premier ministre n'organisera pas de conférence de presse à la fin de cette session parlementaire, rompant avec une tradition bien ancrée depuis trois décennies.

Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, répondra lui comme prévu aux questions des journalistes lors d'une rencontre prévue jeudi à 10H00 (02H00 GMT).