Depuis que Frasers a acquis Matches, «l'entreprise a systématiquement raté les objectifs de son plan d'affaires et, malgré le soutien du groupe, a continué à enregistrer des pertes importantes», pointe Frasers dans un communiqué.
«Il est devenu clair que trop de changements seraient nécessaires pour la restructurer, et les besoins de financement continus dépasseraient largement ce que le groupe considère comme viable», la direction de Matches a donc «pris la décision de mettre le groupe sous administration» judiciaire, poursuit le communiqué.
Matches, qui employait près de 700 personnes début 2023, selon le dernier compte de résultat publié, dispose à la fois d'une plateforme de vente en ligne de marques de luxe et de trois magasins londoniens.
Frasers, propriétaire notamment de Sports Direct et candidat malheureux l'an dernier au rachat de Go Sport, avait annoncé en décembre l'acquisition de Matches pour environ 52 millions de livres (61 millions d'euros).
L'objectif était de «renforcer l'offre de luxe de Frasers» dans le cadre de sa stratégie de montée en gamme. Le groupe possède notamment les grands magasins House of Fraser et Flannels.
Frasers reconnaissait que l'entreprise «a été déficitaire ces dernières années», mais espérait pouvoir redresser la situation.
«Matches a été touché par le ralentissement du secteur du luxe et semble avoir cédé sous la pression», a commenté Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
«Frasers a pris suffisamment de paris sur des entreprises vulnérables au fil des années pour savoir qu'on en gagne, mais qu'on en perd aussi. Son acquisition de Matches entre dans cette dernière catégorie», a poursuivi l'analyste.
«C'est peut-être l'échec le plus rapide de l'empire Frasers, mais le groupe va simplement passer à autre chose et chercher la prochaine opportunité», et «les investisseurs ne semblent pas trop angoissés» par la situation, selon lui.
Le titre de Frasers affichait un recul de 1,55% à 793,50 pence à la Bourse de Londres vendredi vers 12h30 GMT, dans un marché en baisse.
Le groupe de luxe britannique Burberry avait de son côté annoncé en janvier avoir revu en nette baisse sa prévision de résultat annuel. Il s'agissait d'une nouvelle dégradation de la situation de l'entreprise, qui avait déjà prévenu en novembre d'une baisse de la demande mondiale.